Algérie

Au milieu, le justiciable...


Au milieu, le justiciable...
Encore une fois, le citoyen est sanctionné pour une faute qu'il n'a pas commise, mêlé sans le vouloir à un conflit qui n'est pas le sien, lui qui n'est pas pris en compte dans les bras de fer engagés par les travailleurs de tous les secteurs et leurs tutelles. Que ce soit les employés des municipalités, ou ceux de la Poste ou des autres institutions et infrastructures qu'il sollicite souvent (administrations, hôpitaux, transports'), les protestataires gèlent leurs activités pour tordre le bras à leurs responsables et obtenir gain de cause, sans aucune petite pensée pour les usagers dont le quotidien est fait d'obligations en tous genres. Retirer des documents est un acte quasi-quotidien pour tout un chacun, personne n'ignore que la moindre démarche est régie par la constitution de dossiers et qui dit dossier dit forcément bureaucratie. C'est très souvent un parcours kafkaïen que doivent effectuer les administrés, le bout du tunnel est toujours trop loin pour eux alors qu'ils sont tenus d'en faire toujours plus. En finir avec la «paperasse» ou avec des rendez-vous toujours renvoyés aux calendes grecques, c'est le v'u de tous ceux qui, régulièrement ou épisodiquement, se retrouvent impuissants et sans défense face à des situations incompréhensibles. Cette fois-ci et pour la énième fois, ce sont ceux qui assurent leur défense devant la justice qui accrochent leur robe noire à la patère sur décision du Conseil de l'ordre d'Alger. Le mouvement de protestation ne concerne toutefois que la Cour d'Alger. Mais combien sont-ils à pâtir de la décision des avocats de boycotter les audiences même pour une journée ' Nombreux sont ceux qui doivent refaire le parcours du combattant. Se présenter toutes affaires cessantes devant la justice pour une affaire qui ne manque jamais de traîner par la force des choses, partir bredouille et revenir. Le justiciable est non seulement bloqué dans sa démarche et pénalisé par ces arrêts qui remettent à plus tard le règlement de litiges et autres affaires en tous genres, lui que le seul mot «tribunal» fait frémir, mais il est en plus tenu de comprendre les tenants et les aboutissants du mouvement observé par ses «défenseurs» qui, cette fois, montent au créneau pour défendre leur cause. Renvoyé à une échéance «ultérieure» qui fait durer son «supplice» et reporter la solution à sa situation, il est tenu de comprendre les motivations de ce débrayage. Mais le peut-il ' D'autant plus que ce mouvement de protestation risque de se durcir aux termes de la prochaine réunion qui se tiendra demain si la hiérarchie ne réagit pas pour mettre un terme aux conflits entre les avocats et les magistrats. C'est la célérité de la justice et les intérêts du justiciable qui sont en jeu et le pourrissement ne peut que mettre celui-ci dans une mauvaise posture.
R. M.
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