De notre correspondant à Tizi Ouzou
Lakhdar Siad
Tizi Ouzou ne mérite pas d'être appelée ville. Il suffit de faire un tour dans cet amas de béton et de goudron à l'ancienne ville (haute ville pour les natifs), l'actuel centre-ville, complètement défiguré par des «ouvrages d'art» incroyablement inutiles, et la nouvelle ville, une véritable usurpation urbanistique, pour s'en rendre compte. Déshumanisée, elle n'est ni urbaine ni rurale. Moche et malvenue. Les habitants ainsi que les malheureux visiteurs d'un jour ou les fonctionnaires vous le diront aussi. Ils en souffrent tout le temps et les autorités semblent incapables d'apporter les solutions adéquates. Le temps passe et les Tizi Ouzéens étouffent sous le poids du gâchis en matière de gestion urbaine. Quant aux loisirs, il faudra repasser ! Dans ce vide infrastructurel et environnemental que subissent les habitants de Tizi Ouzou ville, de très rares espaces sont érigés pour construire l'anthèse de l'absence d'aires de jeux et de détente. Parmi ces quelques mètres carrés vivables, on peut citer le jardin «colonel Mohand-Oulhadj» (superficie de 0,61 ha), récemment rénové avec un retard de plusieurs années. Il a été réceptionné en février 2009. Situé au c'ur de la ville, à proximité de la cité administrative, le dit jardin a longtemps été abandonné aux oisifs de toutes catégories, après avoir connu un lustre durant près de trois décennies. Le projet a été retenu lors d'une réunion des directeurs de wilaya avec des bureaux d'études spécialisés, au début du mois de janvier 2008, pour tenter de trouver des solutions sur l'avenir de l'ex-ville la plus propre d'Algérie. Une enveloppe de 1 000 milliards de centimes avait été allouée par le ministère de l'Habitat et de la Construction pour l'aménagement des chefs-lieux de communes et la mise 'uvre de projets de lieux de détente et d'embellissement des villes des 67 communes de la wilaya de Tizi Ouzou. Une entreprise s'est chargée des aménagements et deux autres ont réalisé les ouvrages d'art. Alors que des boutiques d'accompagnement ou annexes ont été ignorées dans le plan de réaménagement du site, qui reste un repère pour une certaine catégorie de jeunes, comme les jeunes couples, malgré les lacunes. Quelques employés assurent l'hygiène et la sécurité des lieux, composés essentiellement d'un espace vert, de fontaines publiques, de bancs publics en bois élaboré, de lampadaires relativement sophistiqués en guise d'éclairage public et de cascades, pris en charge par des institutions de wilaya et une entreprise spécialisée.
Le projet aurait coûté environ 7 milliards de centimes : travaux d'aménagement 55 600 000,00 de dinars, la cascade 11 00 000,00 de dinars et l'espace vert pour le reste de l'enveloppe globale. Cela dit, il est utile de rappeler que dans le domaine des espaces de loisirs, beaucoup reste à faire au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou. La région souffre énormément du défaut de prise en charge des doléances des jeunes et autres tranches d'âges de la population qui ne disposent pas de créneaux pour respirer, notamment durant la saison chaude. Si on n'est pas cloitré chez soi, seule la rue et les cafés maures font office d'aires de détente pour la famille.
L. S.
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Posté Le : 16/04/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Photo M Hacène
Source : www.latribune-online.com