Algérie

Au lendemain des élections locales partielles



La fin des fiefs politiques L?analyse des résultats des deux formations les mieux implantées en Kabylie, à savoir le FFS et le RCD, montre une spectaculaire implosion de ce que l?on a appelé jusqu?ici des « fiefs politiques ». Le FFS a perdu l?APC de Aïn El Hammam, au profit du RND, alors qu?il s?agit de la terre natale du leader du parti, Hocine Aït Ahmed. Le RCD a été balayé de l?axe Bouzeguène-Ifigha-Azazga, une région où le parti de Saïd Sadi était indétrônable depuis l?ouverture démocratique. Ce sont des listes indépendantes qui se sont imposées dans les deux premières communes, et le FLN à Azazga. Le scrutin de jeudi a montré qu?il n?y a plus de position acquise et que l?électorat est prêt à changer d?expression si le parti « d?adoption » se laisse aller à des errements dans la gestion de la collectivité. Qu?une liste d?indépendants l?emporte dans la commune de Bouzeguène, où le RCD était victorieux depuis 1990, cela fait l?effet d?une véritable douche froide. 5 sièges pour les indépendants, 2 pour le FFS et égalité entre le RCD et le RND (3 sièges chacun). Alors que la localité est un réservoir de membres du conseil national du RCD et de cadres intermédiaires, activant notamment au bureau régional, les résultats des élections de jeudi ont tourné en faveur de candidats sans étiquette, entrés en politique à l?occasion de ces dernières élections. Le désaveu est double : sanction contre la gestion passée et contre les représentants des structures locales qui, en dix ou quinze ans, n?ont pas réussi à donner une assise populaire et militante à leur parti politique. A Azazga, c?est le FLN qui sort victorieux, en dépit de tous les pronostics, devant la liste RCD qui avait pourtant écarté toute idée de défaite en raison de l?autosabordage de la liste du FFS. Benadji, tête de liste FLN, revient à l?APC pour finir son mandat entamé en 2002. A Tizi Rached, autre commune traditionnellement acquise au RCD, la liste de ce dernier a été sauvée par le gong du code communal. C?est la tête de liste du RCD qui passe en raison du critère de l?âge, le nombre de sièges obtenus étant le même avec le FFS (3 sièges). C?est le FFS qui gagne, par contre, à Timizart, alors que la localité compte des cadres prépondérants au sein du RCD. Outre le douloureux revers essuyé à Aïn El Hammam, commune passée dans l?escarcelle du RND, le FFS a énormément perdu au sud de la wilaya. Le secrétaire fédéral du FFS a été battu par le FLN dans la commune de Aïn Zaouia, également commune dont est issu l?ex-président d?APW (FFS). Le FLN gagne aussi à Frikat (4 sièges, contre 2 pour le FFS). Dans la même région, la commune de Oued Ksari est passée de la majorité absolue du FFS, en 1997, à une majorité relative du RCD, depuis jeudi dernier. Azeffoun, également, était une forteresse inattaquable du FFS. Celui-ci n?a finalement obtenu qu?un siège, devant le RCD (4 sièges) et le FLN (2 sièges). Durant le mandat de 1997, le FFS ne savait pas quoi faire de sa majorité absolue et l?on se souvient uniquement que le président d?APC s?était mis en grève de la faim pour... empêcher la construction d?une station d?épuration dans sa commune, pour la simple raison que c?était le wali de l?époque qui avait affecté l?enveloppe budgétaire. L?électorat local passe d?un bord politique à l?autre et ne veut plus entendre parler d?une majorité à l?APC qui se bat dans le sens inverse des intérêts de la population. Ces retournements de situation ont profité au RCD, qui a colmaté quelque peu ses débandades locales. L?analyse de ces nouveaux gains pour le RCD, notamment sur les communes du littoral (Tigzirt, Azeffoun), montre que les périples accomplis par Saïd Sadi, lors de la campagne électorale, ont été plus fructueux que le travail entrepris par les structures intermédiaires. Le RCD a gagné là où le FFS a géré et a perdu là où il compte ses cadres les plus en vue. Le scrutin de jeudi a révélé une vraie crise d?encadrement chez les partis et un échec patent des gestions passées. L?installation du FLN dans les assemblées locales et la chance donnée par les électeurs aux indépendants interpellent les directions des partis dits traditionnels de la région, qui se retrouvent face à la nécessité d?une remise en cause du mode de fonctionnement et d?encadrement.


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