Algérie

Au lendemain de l'ivresse



Au lendemain de l'ivresse
Comment se réveillera l'Algérie au lendemain du 17 avril une fois l'ivresse électorale passée' Le futur président n'héritera pas du faste de la manne pétrolière. En tous cas, ce matelas financier ne servira plus à acheter une paix sociale précaire. L'Algérie payera cash le moindre faux pas et surtout les balbutiements de ces dix dernières années qui atteignent à présent leur phase finale. A exactement 30 jours de l'élection présidentielle, pas le moindre débat sur ce que sera l'Algérie de 2030, sur notre politique agricole et sur le modèle énergétique que nous devons adopter. Le débat, s'il en est un, se concentre faussement sur la validité ou non du 4e mandat et la santé du président. Soit, mais en d'autres circonstances, ces questions ne seront que des questions subsidiaires des vraies interrogations sur les réalisations et l'avenir d'un pays qui, 52 ans après l'indépendance, dépend exclusivement des importations. La réalité est qu'aujourd'hui l'Algérie est un pays fragile dans la mesure où elle ne produit pas sa nourriture, elle ne peut pas soigner convenablement ses citoyens, ses universités ne rayonnent pas sur l'Afrique, encore moins sur le monde, son administration terrorise les citoyens et sa justice ne rassure pas. Le futur président de la République n'aura pas le temps de savourer sa victoire tant la frustration des populations risque d'être une déferlante qui va balayer les promesses électorales non tenues. Trop de promesses qui titillent l'envie du citoyen. Trop d'autosatisfaction qui devient suicidaire. Au plan social, politique et économique, la réalité au lendemain du 17 avril s'avérera très urgente. La mauvaise gestion, la mauvaise allocation des ressources financières, l'absence quasi totale d'une vision économique ont grevé toute démarche réaliste. Assommée par son pétrole, l'Algérie a dépensé sans penser: rien que l'assainissement des entreprises publiques en Algérie a coûté au Trésor public plus de 60 milliards de dollars en 40 ans. Les résultats obtenus n'ont pas été à la mesure de la fortune dépensée, puisque 70% des entreprises publiques sont restées dans un état grabataire ou revenues à la case départ. Alors que ces montants auraient pu être consacrés à la création de nouvelles entreprises dynamiques, créer un vrai tissu industriel productif et des millions d'emplois. Le futur président sera face à des choix économiques et sociaux douloureux. Il doit établir un nouveau mode de gouvernance et procéder à une réorientation urgente de la politique socio-économique.Il sera contraint, quelle que soit son orientation idéologique, de réaliser une transition d'une économie de rente à une économie hors hydrocarbures. Le citoyen algérien de 2014 est-il prêt à faire des sacrifices' Difficile de répondre à cette question avant le 18 avril.




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