Algérie

Au foot, seul le ballon n'est pas payé !


La Coupe du monde de football se tient pour la première fois dans l'histoire du ballon rond dans un pays arabe. L'improbable histoire qui suit est tirée d'un génial fait divers à ne, surtout pas, ranger dans la rubrique des «chiens écrasés». Né à l'état vigil par malformation héritée de son arrière-trisaïeul, Larbi voulut réussir là où la gent des bipèdes a perdu tous ses chicots. Se rendant à l'immortelle évidence que l'homme, dans sa petitesse «adamique», est la meilleure créature jamais «pétrie» par l'homme, Larbi décida d'éprouver une théorie jamais gambergée de mémoire humaine. La néo-théorie de Larbi consistait à tester la capacité d'un homme, debout sur ses deux pieds, à taper dans un ballon pendant une semaine d'affilée en observant le comportement de son cerveau, puis la couleur de son visage, ensuite explorer son estomac et enfin regarder la forme de ses pieds. Dans une officine pas comme les autres, fourrée huit mètres sous terre pour ne pas être contaminée par la science infuse de la «race des deux pieds», Larbi commença par examiner le cerveau de l'homme footeux. Dans la partie arrière de son ciboulot, Larbi trouva une matière noirâtre, ressemblant un peu à une matière pâteuse en forme de pain de campagne. Interrogé sous hypnose, le cobaye confesse à Larbi que toute sa vie a été de courir, le ventre vide, derrière un ballon qu'il n'a jamais rattrapé. Parce qu'il était né par un jour sans pain, le cobaye chercha à expliquer à Larbi le néo-théoricien, l'importance capitale d'un morceau de cuir rempli de vent dans la conservation de la race des bipèdes, voués à vivre pour manger en attendant de mourir la bedaine en surpoids. Mais Larbi remarqua que son cobaye a deux yeux plus gros que le pif, les oreilles et la bouche ouverte aux quatre misères. D'une couleur ocre pâle, le minois du cobaye affichait une mine si fripée que Larbi dut placer un croûton cramoisi dans sa bouche sans fond pour faire revenir quelques gouttes de sang frais à son regard de macchabée refroidi. Dans l'estomac du cobaye, Larbi fera la découverte de sa vie : au milieu de ses boyaux entortillés, Larbi trouva un ballon crevé... C'est qu'avant de clamser, le cobaye avait voulu léguer à la race des bipèdes un testament tapi dans son ventre. Il y était gribouillé à peu près ceci : «Comme le ballon est né quarante jours avant l'arrivée sur terre du premier homme d'entre tous et comme la vie ne vaut pas une misérable chandelle d'être vécue qu'avec un petite balle ronde dans la main et une torgnole dans l'autre main, sachez, peuple des footeux que si vivre est un devoir, quand vous l'auriez bâclée (la vie), que vos linceuls au moins vous servent de mystère». A la mort abjecte du cobaye sacrifié, Larbi découvrit qu'il avait les pieds trop plats à force d'avoir trop tapé dans un ballon... crevé !
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