Algérie

Au fil des jours - Communication politique : nouvelles du front ! (1ère partie)



Au fil des jours - Communication politique : nouvelles du front ! (1ère partie)
Vendredi 1er septembre 2017 :
«Personne n'est au-dessus de la loi»...au Kenya. Et, c'est la liesse populaire menée par les partisans du candidat à la présidence du pays, Odinga, ainsi que par bien d'autres citoyens. En effet, la Cour Suprême a pris la décision d'invalider la réélection du président sortant Uhuru Kenyatta (55 ans...élu pour la première fois en 2013) lors du scrutin du 8 août, et a ordonné la tenue d'une nouvelle élection dans les deux mois. Par ailleurs, la Commission électorale a été accusé d'avoir «échoué, négligé ou refusé» dans la conduie les élections conformément à la loi. Certains ont même demandé à ce que les commissaires «partent»...et leur place «est en prison». Bien sûr, Kenyatta (déjà élu la première fois...contre Odinga en 2013) a qualifié les juges d'«escrocs». On connaîtra la suite dans deux mois tout en espérant qu'il n'y ait aucun dérapage sanglant comme en 2007-2008 (des milliers de morts et plus de 100.000 déplacés), Odinga ayant rejeté la victoire de Mwai Kibaki puis en 2013 (des dizaines de morts). Mais, ce qui est déjà acquis, c'est que la justice (et le juge) en Afrique est en train de redorer un blason bien terni par les comportements dictatoriaux des hommes et des partis politiques. A qui le tour '
Dimanche 3 septembre 2017 :
Duduzane Zuma, le fils du président d'Afrique du Sud, se trouve accusé de corruption par l'opposition.
Dès l'élection de son père à la tête de l'ANC, en 1994, le jeune homme, sans qualifications particulières, a entamé une ascension fulgurante au sein du groupe de la puissante famille Gupta, multipiant les sièges d'administrateur. «Je ne pense pas qu'ils voulaient quoi que ce soit de moi. Je pense qu'ils m'apprécient, tout comme je les apprécie aussi. Je pense être un gars sympathique», justifie Duduzane Zuma.
Toutefois, la médiatrice de la République ne semble pas partager cette candeur. Dans un rapport accablant, elle détaille les nombreux contrats publics que les Gupta ont décroché avec l'aide de Duduzane Zuma. La presse sud-africaine révèle les voyages à l'Ile Maurice, les fêtes sompteuses et les séjours de luxe à Dubaï que les Gupta ont offert à ce «gars sympathique».
Le mois passé, l'Ong sud-africaine Outa a déposé plainte pour corruption, extorsion et racket, contre les Zuma et les Gupta.
S'adressant à Jacob Zuma, Mmusi Maimane, chef national de l'Alliance démocratique, principal parti d'opposition à l'Anc, a demandé : «N'êtes-vous pas en train de tromper l'Afrique du Sud quand vous dites que vous n'avez pas aidé votre famille à décrocher des contrats publics '» A qui le tour '
Mardi 5 septembre 2017 :
Face à une popularité qui baisse à une vitesse encore jamais connue auparavant, Emmanuel Macron a apparemment décidé de revoir sa stratégie de communication. Pourquoi ' Il a commis -selon les spécialistes- quatre grandes erreurs de communication depuis qu'il a été élu président de la République...qui lui valent aujourd'hui cette soudaine et violente baisse de popularité.
1. Il a travaillé son image, pas son message.
La communication n'est pas une baguette magique, elle ne crée pas de l'adhésion sur du vide, elle a besoin de fond et rien ne remplace le fond.
2. Il a pris des vacances trop tôt.
Les vainqueurs prennent leur fonction en juin et hop, à peine installés, ils partent en vacances, comme si la trêve estivale était une sorte de droit fondamental, un préalable à l'action. Or, cela crée toujours un sentiment d'abandon dans l'esprit du public qui n'arrive pas à accepter le décalage immense entre l'hyper-activisme de la campagne et l'absence de prise de parole en été.
3. Il a misé sur des ministres inconnus.
Dans le gouvernement qu'il a nommé, pas ou peu de figures médiatiques parviennent à occuper le terrain avec suffisamment de stature. Non pas qu'ils soient incompétents, mais ils sont inconnus du grand public et n'ont à ce titre qu'une très faible influence populaire. Car, c'est là aussi une autre règle en communication, l'impact de votre parole est souvent proportionnel à la notoriété qui vous précède.
4. Il est d'une arrogance peu commune.
Emmanuel Macron a tous les travers du premier de la classe, du surdoué isolé dans sa bulle qui n'a pas besoin de communiquer pour asseoir la fulgurance de sa pensée et qui, de toute manière, est toujours incompris.
Dimanche 10 septembre 2017 :
* La vie politique du pays se retrouve en pleine agitation...Comme d'habitude, avant toute échéance électorale importante, les problèmes économiques et sociaux des citoyens et ceux financiers de l'Etat viennent apporter biens des eaux, de la plus claire à la plus sale, aux polémiques, au moulin des médias, les réseaux sociaux y compris.
C'est, d'abord, l'inusable Noureddine Boukrouh, au style corrosif, qui (re-)lance le débat sur le «5è mandat (présidentiel)ou la succession héréditaire», relançant, indirectement, la sempiternelle problématique du rôle de l'Armée dans l'application de l'article 102 de la Constitution. Doit-elle ou non intervenir et comment, par exemple, pour mettre fin à des situations politiques mettant en danger le bon fonctionnement de la vie démocratique ' Voilà un questionnement qui est vite interprété comme un appel au «coup d'Etat» soft et comme un discrédit des Institutions républicaines existantes. Avec, dit-on, tous les problèmes d'ordre sécuritaire rencontrés aux frontières, voilà un discours déstabilisateur d'où l'accusation de N. Boukrouh de tous les maux du pays. Il est vrai que, «son état d'esprit n'ayant pas varié, étant le même depuis son adolescence depuis qu'il a commencé à critiquer le système politique algérien en 1971», il en a l'habitude et sa passe d'armes (sic !) avec l'armée n'est pas la première de sa carrière. L'on se souvient de la très fameuse polémique sur les salaires des officiers supérieurs au début des années 90. Cela avait même obligé un «chef» à brandir à la télé et en direct sa fiche de paie, criant ainsi à la «diffamation». Le ministère de la Dn avait déposé plainte pour «atteinte à corps constitué» et N. Boukrouh avait été relaxé par la suite. On se souvient, aussi, de son «papier» accusateur (et déclencheur de toute une campagne contre le général à la retraite mais ministre-conseiller auprès de Liamine Zeroual, l'été 98). Il avait même été traîné au poste de police pout y être interrogé pendant deux jours sur son «manque de respect au général»...Tout cela ne l'a pas empêché de devenir ministre de la République durant un bon nombre d'années (décembre 99- avril 2005) et il «avoue» même avoir écrit pas mal de discours -une bonne vingtaine- du président A. Bouteflika qui «aimait bien», dit-il, son style.
Le drame de toute cette histoire -strictement politique- est qu'il y a, comme d'habitude, dérapage communicationnel, chaque personne ou institution (dont la «Grande muette») se sentant visée et/ou interpellée se mettant à répondre, directement (ex de la revue «El Djeïch») ou par plumes et voix interposées (ex de généraux à la retraite...pourtant juridiquement astreints à l'obligation de réserve)...de manière ni «sage» ni «pondérée», pour emprunter à un chef de parti politique à l'affût...remettant ainsi, dans le c?ur de la problématique du pouvoir, l'institution militaire. Effet boomerang (« retour de manivelle») lui faisant assumer toutes les responsablités quant au futur ' C'est, en tout cas, ce que notent les observateurs et, tout simplement les citoyens...à qui, «on ne la fait plus». Car, mon général (un autre, celui-ci, aussi à la retraite), bien que désemparées («El Watan», lundi 4 septembre 2017), comme vous le dites si bien, les masses ne succombent plus facilement à la crédulité...et on ne leur fait pas tout «avaler». Elles attendent seulement leur heure. Un mépris des masses, une surestimation des techniques de manipulation, une sous-estimation du courage (ou de la lâcheté...toujours destructrice) des acteurs en présence dans les rues. Il est vrai que lors d'émeutes, les conseilleurs ne sont jamais les payeurs.
* Juste avant la présentation du programme du Gouvernement devant les députés, le Dr Abderrahmane Mebtoul est longuement revenu à «Algérie 1» sur les options financières proposées par A. Ouyahia, Premier ministre, pour juguler les effets de l'effondrement des revenus pétroliers (Extrait).
«L'Algérie a un répit de seulement trois ans pour changer de cap et éviter de vives tensions sociales 2018/2020. Alors que faire pour maintenir le niveau des réserves de change à un niveau acceptable qui tient la valeur du dinar... ' L'Algérie en ce mois de septembre 2017, ne connait pas encore de crise financière mais une crise de gouvernance. Mais le risque sans correction de l'actuelle politique économique et notamment industrielle dont le résultat est mitigé ces dernières années contrairement à certains discours démentis par le terrain, est d'aller droit vers le FMI horizon 2018/2019 ou cohabiteront crise financière et crise de gouvernance qu'aucun patriote ne souhaite». Ainsi donc, la catastrophe mille et une fois annoncée par mille et un «experts» qui ont oublié -ou n'ont pas vécu- les difficultés financières rencontrées par le pays à la fin des années 80 et au début des années 90...n'est pas encore là. Bien sûr, comme pour les ouragans, elle est annoncée. D'où la grande responsabilité de ceux -les politiques- qui nous gouverne(ro)nt. En cas d'échec, qu'ils ne se fassent pas d'illusions, ils le paieront très cher. Les exemples ne manquent pas !
Lundi 11 septembre 2017 :
L'Algérie, un pays ravagé par la menace terroriste, gouverné par un président qui s'appelle Haddad et qui subira un Coup d'Etat orchestré par un général. Voici l'image diffusée une série télévisée américaine Madam Secretary.
Il s'agit d'une série diffusée à travers plusieurs pays dans le monde depuis 2014. Cette série américaine raconte les aventures et mésaventures d'Elizabeth McCord, ancienne agent de la CIA qui a été choisie par le président Dalton, sous les ordres duquel elle a travaillé, pour reprendre le poste de Secrétaire d'Etat.
Dans l'épisode 2 de la saison 3 de Madame Secretary, l'Algérie est au c?ur des 41 minutes de cette série. Dans l'imaginaire des scénaristes américains, notre pays est au bord de l'explosion en raison d'une “force terroriste” qui tente de contrôler un vaste territoire allant de Tindouf jusqu'à Tamanrasset.
Le pays est gouverné par un président qui s'appelle Aman Haddad (une pure coïncidence précise le générique de fin) et subira un coup d'Etat orchestré par un général. Dans ce numéro, on y découvre le complot de la secrétaire d'Etat américaine avec un général algérien, surnommé, dans l'épisode, Général Mourad Cherat
Le scénario de cet épisode intitulé The Linchpin met en scène un coup d'Etat piloté par les Etats-Unis pour renverser un président dictateur, et le remplacer par un militaire. La séquence cible ouvertement l'Algérie (le drapeau algérien apparaît au fond du décor) et la scène semble se dérouler au palais présidentiel avec d'un côté les militaires soutenus par les Américains et de l'autre le président élu et ses policiers. Ce n'est pas la première fois que l'Algérie est mise à mal dans une série américaine. Encore un autre résultat du lobbying mené par nos «frères» d'ailleurs et leurs «amis» qui nous «veulent du bien» '
Mardi 12 septembre 2017:
La chaîne du groupe «El Khabar», «KBC», a officiellement cessé d'émettre depuis samedi 9, trois mois après l'annonce de sa fermeture. Le Conseil d'administration du groupe avait décidé alors la fermeture de la chaîne en raison des difficultés financières. Quelques jours après, le président du Conseil d'administration du groupe de presse, avait déclaré que la chaîne de télévision privée KBC ne disparaîtra pas, mais changera de nom et de vocation à la prochaine rentrée sociale.
La chaîne -120 salariés- qui cumulait les difficultés financières (coût total, près ou plus de 300 milliards de cts) avait espéré sortir du gouffre avec le rachat du groupe par l'homme d'affaires Isaad Rebrab, mais la transaction n'a pas été validée par la justice.
La fin de «KBC» c'est aussi le résultat d'une mauvaise gestion. Si le Conseil d'administration du groupe a réussi à maintenir la parution du journal, il a échoué dans la gestion d'une télévision. Cela montre l'existence de journalistes talentueux, certes, pour beaucoup, mais de l'absence de gestionnaires (et managers) spécialisés dans les médias. Un problème qui risque de durer et qui va entraîner, peu à peu -la crise économique et financière aidant et le marché de la publicité commerciale se contractant, avec un marché des lecteurs, certes doté d'un gisement quantitativement prometteur mais hélas peu porteur de lectorats durables et de qualité- des disparitions de titres et d'entreprises de presse : «La Tribune» a annoncé la couleur...Par ailleurs, on trouvera difficilement des «repreneurs» argentés, avec des propriétaires qui fonctionnent encore en bande de «copains» ou «en famille» et avec un pouvoir toujours centralisateur économiquement et souvent autoritariste politiquement
Le mot du mois : "Fake news". L'expression anglaise fleurit depuis quelques mois dans les médias, sans véritable traduction en français, pour désigner une information délibérément fausse circulant généralement sur internet.
Ce terme cache une pratique ancienne, comme les libelles et "canards" du 18e siècle en France. L'environnement internet lui a donné une vigueur nouvelle.
Mais, c'est à l'automne 2016, pour l'élection présidentielle américaine, que l'usage du terme explose.
Pour l'universitaire français Pascal Froissart (Université de Paris-8), une "fake news" n'est pas une simple mauvaise information mais une "fausse nouvelle lancée en connaissance de cause dans le champ médiatique".
Une "fake news" peut être conçue comme "appeau à clics" pour attirer les consultations et accroître les revenus publicitaires d'une page web.
Elle peut aussi naître de motivations idéologiques: aux Etats-Unis, l'histoire du "Pizzagate", mêlant réseau pédophile supposé, pizzeria à Washington et milieu démocrate, a été relayée par le site Infowars qui véhicule théories conspirationnistes et idées d'extrême droite.
Orthographié en majuscules, le président des Etats-Unis Donald Trump utilise ce terme de manière intensive dans ses tweets: une quarantaine de fois en 20 semaines, selon le décompte de Pascal Froissart.
Sous les doigts de Trump, "fake news" signifie une information qu'il conteste vigoureusement. Cet usage surabondant est "une stratégie gagnante", selon Froissart, car "les messages de Trump qui emploient le mot +fake+ sont beaucoup plus relayés que les autres".
Quelle est l'influence des "fake news" au sens premier du terme' Une étude a jugé marginal leur poids dans l'élection de Trump.
A suivre


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