Dimanche 8 novembre 2015Déclaration à la presse (Radio nationale) du ministre du Commerce :-Durant le premier semestre de l'année 2015, il a été relevé plus de 24.000 constats d'infraction. Et environ 20 milliards de dollars des quelque 60 milliards de dollars des importations proviennent de surfacturations.-Ces surfacturations constituent donc un transfert illicite de devises.-Ces pratiques illégales, relevant du code pénal, sont le fait en majorité d'opérateurs algériens utilisant des sociétés-écrans.Calcul de gros épicier mené par les observateurs sociaux ! «Ces surfacturations représentent 33,33% de la valeur des importations de biens (de la valeur déclarée… a corrigé le ministre, par la suite), non inclus les services dont le montant annuel fluctue annuellement entre 2010/2014 entre 11 et 12 milliards de dollars». Et, «dans l'hypothèse que ces pratiques illicites ont eu cours entre 2000/2014 et comme, selon la Banque mondiale, le montant des importations a été de 580 milliards de dollars durant cette période, le transfert de devises hors Algérie par le recours à ces surfacturations a été de près de 194 milliards de dollars, montant supérieur aux réserves de change estimées à 159 milliards de dollars au 30 juin 2015».Il faut se souvenir que le 20 mars 1990, Abdelhamid Brahimi, ancien Premier ministre, avait avancé le chiffre de 26 milliards de dollars «détournés» (en transferts illicites commerciaux…sur la base de «surcoûts des importations», estimés juste avant par Mouloud Hamrouche à 20%). En pleine crise économique et financière, un chiffre devenu rapidement «magique» auprès de l'opinion publique… chiffre auquel il fallait ajouter 24 milliards de dollars de dette extérieure, et chiffre «révélé» par, je crois, un parti politique. L'opinion publique est sortie choquée de cette avalanche de chiffres et le parti islamiste en avait largement profité pour bâtir sa campagne aux élections locales puis aux législatives : «Tous corrompus, tous pourris !». On connaît la suite.On se demande donc pourquoi la ré-apparition du chiffre magique… et pourquoi maintenant… Il eut fallu tenir compte, pour éviter au pays un autre choc traumatique - avec cette impression d'un laisser-faire volontaire ou/et un signe d'impuissance de l'Etat- ne pas fournir de tels chiffres et surtout s'appesantir sur les sanctions prises par les administrations chargées des contrôles et par la justice. Sauf s'il y a on ne sait quel jeu politique… dont nul ne sait encore quelles en seront les conséquences. Il est vrai qu'être ministre, de nos jours (ou, toujours, chez nous), relève bien plus du hasard, d'une «image» et de la «proximité» que d'une compétence vérifiée liée au (x) problème (s) de l'heure.Conclusion : que les ministres agissent au lieu de se lamenter et de rétropédaler…et que le ministère de la Communication leur organise, dès leur nomination, des stages de communication institutionnelle au lieu de se fixer sur les seuls (pauvres) chargés de com et sur les journalistesMardi 10 novembre 2015Monsieur Ali Haddad n'est pas allé par quatre chemins pour dire son fait, indirectement, aux «19». Des «salonnards» !… et, surtout, cette phrase, pour moi, très importante sur le plan des nouveaux comportements et attitudes politiques de nos concitoyens. Selon l'Expression, il aurait ajouté : «Vous êtes à la retraite… Profitez-en… Mieux, allez écrire vos mémoires, allez écrire des livres, allez animer des conférences pour faire bénéficier les jeunes générations de votre expérience». Les vieux, oust ! Place aux jeunes !Pour lui donc, les «19» - ils ne seront plus que 15, quatre (les plus jeunes) ayant «démissionné» - font partie de la génération des septuagénaires ou presque ou bien plus… des «has been» qui devraient ne plus se mêler de politique et même de gestion. Lui et tous les autres de sa génération, tout juste quinquagénaires ou un tout petit plus ou bien moins, sont…le présent et le proche avenir. Le politique n'est là que pour servir de tremplin à l'économique et au commercial et l'idéologie n'a que peu de place. La philosophie de vie de toute une bonne partie de la population encore jeune ! Heureusement ! mais hélas… car, il y a entre les deux, une catégorie de personnes, opportunistes et démagogues, ni encore vieux ni plus jeunes, ni moudjahidine, ni nouveaux entrepreneurs, politicards ou affairistes «élevés» sous serre par l'ancien parti unique, qui font de la politique politicienne avec vigueur et vulgarité, tout en se sucrant, au passage. Le vrai danger est là…ni chez les «vieux» qui ronchonnent ni chez les jeunes qui se rebiffent.Mardi 17 novembre 2015Première réaction officielle à la déclaration du secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, qui avait souhaité une révision de la position de l'Algérie vis-à-vis de la question sahraouie, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, intervenant sur les ondes de la Radio Chaîne I, a affirmé que «la position de l'Algérie sur le Sahara occidental n'a pas changé depuis 1963». Rappelons que le secrétaire général du FLN avait (entretien à une chaîne «algéro-étrangère») non seulement désavoué la position traditionnelle de l'Algérie sur la question sahraouie, mais a aussi refusé expressément de commenter le discours du roi du Maroc, dans lequel celui-ci s'attaquait ouvertement à l'Algérie, qualifiée d'«ennemi». La presse marocaine s'était réjouie de la sortie d'Amar Saïdani, considérant que l'Algérie avait «enfin changé sa position» sur cette question. On dit que la réponse d'Abdelkader Messahel intervient au lendemain d'une interdiction faite au secrétaire général du FLN d'enregistrer une nouvelle émission sur une autre chaîne de télévision privée, sans doute pour se «rattraper». Amar Saïdani est-il définitivement mal vu auprès des plus hautes autorités du pays et devient-il un élément encombrant pour la présidence de la République dont il parasite l'action depuis sa réélection à la tête du parti, en présence de tout le gotha politique du pays, lors du Xe congrès du FLN ' Des ailes qui ont poussé très, trop rapidement ' Les résultats de jeux politiciens inavouables ' Ou, tout bêtement, la tentation totalitaire dans les discours politiques propres aux hommes qui ne sont que des politiciens de hasard' Ou, tout simplement, la pédanterie de nos nouveaux «bourgeois» qui veulent jouer dans la «cour des grands» ou les imiter 'Mercredi 18 novembre 2015L'ancien Premier ministre, Monsieur Redha Malek doit en ce moment «boire du petit-lait» après avoir (certainement) entendu des analystes et autres commentateurs français de télévision (et de la presse écrite, assurément) utiliser sa fameuse formule, alors si décriée outre-mer : «Il faut terroriser les terroristes». Un proverbe algérien dit : «Ne connait de douleur que celui qui marche sur la braise». Il vient, encore une fois, de se vérifier.S'il y en a un qui s'en donne à c?ur joie (et avec brio) sur les plateaux de télé française, c'est bien Mohamed Sifaoui. On lui reconnaîtra la qualité de la franchise et de la clarté dans ses prises de position.Encore un «pavé dans la mare» politique déjà assez polluée ; cette fois-ci jeté par le SG de l'UNPA, membre, qui plus est, du BP du FLN : «Des ministres conspirent contre Sellal»… rejoignant ainsi, quelque part, la Sg du Pt qui avait évoqué l'existence «d'un gouvernement parallèle, d'un pouvoir occulte qui prend des décisions…». Qui dit vrai, qui dit faux ' Tous les deux ont-ils raison ' ou tort ' Ou alors, de la simple gesticulation politicienne… ne changeant en rien à ce que nous (le peuple) sommes : spectateurs et non plus acteurs d'une tragi-comédie avec, pour personnage central, une grande table encore bien garnie.Vendredi 20 novembre 2015Interview du Premier ministre A. Sellal au quotidien français Le Monde. Plusieurs sujets abordés dont, évidemment, la lutte contre le terrorisme, mais surtout le démenti de toutes les informations et rumeurs sur la santé du Président. «Il va bien et il dirige le pays. Les grandes décisions sont prises par lui-même ou avec son assentiment et il donne ses instructions au jour le jour…»Très bonne initiative que cet entretien. Le problème est autre : pourquoi ne pas avoir choisi la formule d'une conférence de presse ouverte ' Pourquoi ne pas avoir choisi un média national public ou privé… ou un «mix» des deux ' Pourquoi un quotidien français et pas anglais ou américain ou italien ' Pourquoi… 'Il faut savoir que la plupart des organes de presse internationaux (écrite surtout, la chose étant bien plus facile à faire) ne sont pas, ne sont plus très regardants en matière d'interviews des dirigeants, tout particulièrement ceux du Tiers-monde. Ils acceptent volontiers d'envoyer au préalable leurs questions ; ils réceptionnent les réponses… et s'il y a du temps, on organise une rencontre autour d'un thé pour «corriger» ou «préciser». Le Monde ne fait pas exception… depuis bien longtemps. Une longue amitié… politique (datant de la guerre de libération nationale, déjà) et commerciale ! Et, une nécessité diplomatique, la France, étant le «public-cible» de notre stratégie sécuritaire et de stabilité en Méditerranée et au Sahel. Donc, un choix raisonné… mais est-il encore raisonnable d'exclure, quels que soient leurs penchants politiques, les médias nationaux 'Samedi 21 novembre 2015Ouf ! A. Sellal accorde une interview («exclusive»)… à l'APS. Pour ne pas faire de jaloux, comme toujours, on s'adresse à la «vieille dame» de la presse. Trois questions très courtes et bien précises sur l'état économique et sécuritaire du pays. Sur l'état politique, que nenni !... De son côté Takhout, le richissime propriétaire de bus de transport universitaire, entre autres… annonce (Ennahar) sa démission du Fce : «Trop de politique, conflits de clans et d'intérêts…». Affaire à suivre…Le soir même, on a droit (Dzair news) à Ahmed Ouyahia, Sg p/i du Rnd et directeur de cabinet du président de la République : «Le Président se porte bien et c'est lui qui dirige le pays…Respect de frontières et droit à l'autodétermination du Sahara occidental…Bientôt le projet de Constitution révisée rendu public…». La lutte continue !Mardi 24 novembre 2015Lu dans un hebdomadaire euro-africain, la chronique (le samedi 14 novembre) signée du directeur-fondateur qui propose, «pour se sortir du guêpier créé à partir de 2003 par George Bush et Tony Blair», de «prendre son parti de l'existence de l'Etat islamique», «de le contenir à l'intérieur du territoire dont il s'est emparé», «de le laisser évoluer et s'assagir comme l'ont fait avant lui tant d'avant-gardes révolutionnaires». La thèse de la «régression féconde» en quelque sorte ; thèse chère à tous ceux qui parce que ne vivant pas ou plus en territoires conquis par des radicaux, des extrémistes et des dogmatiques (islamistes ou autres), s'escriment à donner des leçons de «patience» pensant que l'islamisme fanatique et totalitariste actuel va se calmer avec le temps et les avantages du pouvoir et se contenter de gérer son «Etat», en respectant les libertés individuelles et collectives. En attendant, il prône une véritable «civilisation du chaos» chez lui ( ') et ailleurs… Les millions de migrants et de déplacés et les centaines de milliers de victimes parmi les concitoyens (n'ayant rien à voir avec les armées des «croisés»)… sont là pour le montrer. L'Algérie l'a payé de 30.000 morts. Hélas pour l'Islam, de plus en plus éclaté, et les musulmans, de plus en plus montrés du doigt.Vendredi 27 novembre 2015Le film Much loved du Marocain Nabil Ayouch est interdit de diffusion au Maroc et son réalisateur n'est pas “en odeur de sainteté”, risquant gros. Mais ce film, projeté aux 26èmes Journées cinématographiques de Carthage (Tunisie) a été très bien accueilli et on s'est bousculé dans les salles… malgré la menace terroriste. Ah, ce film se base sur l'histoire d'amour entre femmes… se déroulant au Maroc dont on ne peut pas dire qu'aux côtés de vertus indéniables existantes, entre autres la cuisine et l'accueil touristique, il n'y a pas de vices. Mais, comme les islamo-conservateurs participent au pouvoir, on comprend la volonté de les taire. Un peu… beaucoup, comme en Algérie où l'Autorité de régulation de l'audiovisuel vient d'avertir verbalement contre les «dépassements» la chaîne française Beur Tv (qui a un studio de production en Algérie) qui a récemment diffusé (le 16 novembre) un documentaire sur l'homosexualité en Algérie ' Alors que la réalité est là… bien vivante. Bien pire, même.Dimanche 29 novembre 2015Lu dans la presse : un joueur de foot (CA Batna) aurait été durement sanctionné… parce qu'il avait enlevé (rencontre gagnée de Ligue 2 à l'extérieur ) son maillot…sous lequel il arborait, face aux gradins, un deuxième portant l'inscription «Ici, c'est Paris». Soutenait-il les victimes des attentats ou alors appelait-il à transformer Chlef, lieu de la rencontre, en Paris «martyrisée», ou alors faisait-il tout simplement l'intéressant, ou alors avait-il oublié qu'il portait un autre maillot, avec une inscription assez équivoque ' Une leçon de morale politique aurait suffi.Lundi 30 novembre 2015Dernier jour de la tournée en Afrique (Kenya, Ouganda et Centreafrique) du pape François. A Bangui, malgré le climat sécuritaire précaire et la mise en garde de la France, il s'est rendu à la mosquée de Koudoukou, quartier musulman très exposé, presque un camp retranché. Il s'est entretenu avec les imams qui l'ont accueilli et il s'y est recueilli. Aucun incident et un geste de réconciliation très fort damant le pion à la politique et aux extrémismes. Il est vrai que cet homme, devenu un des plus influents de la planète, est, grâce à son expérience en Amérique latine, parmi les pauvres et face aux dictatures, une «bête» politique… restée très humaine.Adoption, à l'APN, du projet de loi de finances 2016…«après une bataille dure et civilisée» selon le ministre des Finances, «dans une ambiance démocratique» selon le président… mais, à voir les images, à entendre les sons et à lire les compte rendus (de la presse publique et privée), on a été transporté dans un hémicycle qui n'a rien à voir avec un débat démocratique traditionnellement admis. L'opposition (PT, FFS, AAV, FJD…) tout feu tout flamme : slogans hostiles, bousculades, altercations physiques, envahissement du siège du président, tentatives de manifestation à l'extérieur, cris, chahut… on a même vu des pancartes brandies : une «révolution», une véritable foire d'empoigne, la pagaille… Morale de l'histoire : rien ne sert de courir, la rue rattrape toujours ses enfants ! «C'est ça la politique», a dit un député influent du Fln. On en doute !
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Posté Le : 06/12/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Belkacem Ahcene Djaballah
Source : www.lequotidien-oran.com