Algérie

AU DEUXIÈME JOUR DE L'AID Alger émergeait difficilement



La tradition aura été respectée : Alger offrait hier l'allure d'une ville fantôme. La circulation y était fluide, les commerces étaient en majorité fermés avec, cependant, cette année une nouveauté, le métro d'Alger qui, fête ou pas, ne s'est pas mis en mode ralenti.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Comme chaque année, Alger émergeait hier difficilement après un premier jour de fête pluvieux. La ville a été quasiment désertée par ses habitants. Une fois n'est pas coutume, les artères de la capitale étaient vides. La circulation routière était exceptionnellement fluide. Les personnes devant se déplacer n'ont eu aucune peine à circuler dans des rues habituellement embouteillées. Les températures n'ayant pas encouragé les enfants à parader dans les rues, un étrange silence a régné sur une ville où des odeurs de grillades émanaient de partout. Les agents d'entretien n'ont pas dû avoir fort à faire cette année puisque la pluie a nettoyé les artères après le sacrifice des moutons. Les flaques de sang ont vite été balayées par la pluie dans une capitale habituée à des lendemains de fêtes particulièrement marqués par l'accumulation des détritus. Les habitudes ayant la peau dure, rares sont les commerçants ayant répondu à l'appel des organisations professionnelles les exhortant à rester ouverts. Idem pour les transporteurs pour qui le service public est une notion étrange. Beaucoup d'entre eux n'ont pas assuré le transport sur des lignes habituellement très bien desservies, forçant les personnes devant se déplacer à avoir recours au système D. Plus chanceux ceux qui faisaient des déplacements sur la trajectoire du tout nouveau métro d'Alger. Ce dernier, ne connaissant ni fêtes ni repos, a continué à fonctionner normalement, au grand bonheur des usagers qui ont pu, une fois de plus, profiter de son confort et de sa rapidité. Ils étaient encore nombreux à le découvrir ou à le redécouvrir avec fierté. Hier, les seuls endroits où il fallait se frayer un chemin pour passer ou patienter au volant, c'étaient les cimetières. Ceux d'Alger ont connu une grande affluence. Comme le veut la tradition, les familles sont parties se recueillir sur les tombes de ceux qui leur sont chers et qui ont disparu. Une tradition qui fait le bonheur des vendeurs de petits bouquets de fleurs ou de rihane qui en profitent pour faire des affaires. Les mendiants sont également de la partie avec une seule idée en tête : soutirer de l'argent en profitant de la générosité des personnes venues prier pour la paix des leurs. Une fois le rituel respecté, une autre tradition n'aura pas été sacrifiée : celle des repas en famille avec les incontournables grillades hormis pour les personnels en poste ou les professions où l'Aïd est une journée comme les autres. Ce deuxième jour de fête aura également eu la particularité de coïncider avec la veille de la reprise des cours pour les enfants en âge d'être scolarisés, forçant beaucoup de familles en déplacement à rentrer prématurément, rompant ainsi la magie des rencontres familiales pour renouer avec le stress des journées ordinaires faites de courses contre la montre perdues d'avance…


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