Heureusement qu'il y a le secteur public. C'est là la conclusion à tirer d'une expérience personnelle qui aura duré plus de trois mois. Suite à une maladie, on s'est retrouvé à écumer les cabinets privés, les cliniques et même un hopital privé à la réputation nationale. Pendant trois mois, les diagnostics pleuvaient et allaient dans des interpretations et des lectures les plus farfelues. À chaque auscultation il fallait bien sûr débourser de plus en plus. Une biopsie aura couté 61 000 DA pour un resultat des plus incertains. «Adénopathie d'origine probablement pulmonaire au regard de la radiologie», voilà le resultat précis de cet acte medical payé au prix fort. La crise sanitaire causée par la Covid 19 a lourdement impacté les structures publiques que beaucoup de malades évitent par peur d'une contagion. Certaines mauvaises langues iront jusqu'à accuser les hopitaux publics d'incapacité de prendre en charge les personnes contaminées. Le secteur privé qui se devait d'être un complément au secteur public a fini par devenir son conccurent direct. Les honoraires proposés aux radiologues, aux genycologues, aux reanimateurs dans le secteur privé fait fuir ceux qui font leur service civil. Ces salaires désertifient les organigrammes des structures publiques. Au milieu de cette tumultueuse situation, et pour ne pas voir sombrer totalement le secteur, il y a ceux qui font leur travail consciencieusement et avec beaucoup de professionnalisme Après plus de 17 avis médicaux auprès de médecins spécialistes, on a atterri à l'hôpital de Bouira.Un établissement hospitalier public qui a été longtemps la cible de diverses critiques. Dans cet établissement, un service emerge du lot grâce au devouement de ses medecins, de son staff paramedical, son agent d'accueil et la préposée à la propreté. Le service oncologie de l'hopital de Bouira, ouvert depuis 5 années rend des ser-vices immenses et est considéré comme l'un des meileurs au plan national malgré son étroitesse. Quotidiennement, ce service assure 30 cures en moyenne et acceuille à partir de 11 heures de nouveaux cas qui atteignent quelque 5 à 8 nouveaux malades par semaine. Pour rappel, la région de Sour El Ghozlane a longtemps occupé le haut du tableau des personnes atteintes de cancer. En face, trois oncologues, le Dr Guerroumi, Dr Bentahar et Dr Maârif se relaient pour répondre à l'urgence et à une pression de plus en plus pesante. Quand l'une des medecins est absente pour une raison ou une autre, la collégue supporte alors la totalité du travail qui consiste d'abord, à établir les formules au cas par cas après verification des bilans pour ensuite s'occuper des nouveaux cas qui viennent prendre un redez-vous pour la cure. La situation actuelle pousse les médecins à espacer ces rendez-vous. Certains citoyens par égoisme excessif viennent tôt occuper les places des malades alors qu'ils n'ont pas encore le rendez-vous. Cette situation oblige alors des malades à subir leur seance sur des chaises. Le service qui s'étend sur une partie du 1er étage souffre aussi des encombrements souvent dus à la presence des accompagnateurs qui obstruent les couloirs. Au regard du rôle très important que joue ce service, il est temps de penser à le doter de medecins specialistes et du personnel paramédical. Les associations qui bénéficient des fonds publics doivent de leur côté accorder de l'importance à la sensibilisation des malades, à leur accompagnement hors du service en leur prodiguant des conseils sur l'hygiène alimentaire, l'application des recommandations des médecins... au lieu de venir distribuer de l'eau et des yaourts aux malades qui, au passage, bénéficient d'un sandwich, d'un dessert et d'une bouteille d'eau à chaque cure, offerts par le service et la direction de l'EPH. La priorité du jour reste un renfort en personnel et pourquoi pas une extension de ce service qui affiche dejà complet alors que la maladie, de son côté, progresse.
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Posté Le : 31/03/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdenour MERZOUK
Source : www.lexpressiondz.com