Algérie

Au-delà du gouffre financier quel est véritablement l'impact social '



Au-delà du gouffre financier quel est véritablement l'impact social '
A. LemiliEn moins d'un mois, la ville de Constantine a organisé deux concerts internationaux. L'un de musique jazz et l'autre de malouf. Les deux n'ont pas été tenus à la date habituelle, ce qui n'est déjà pas normal pour un rendez-vous, qui plus est international, qui doit strictement obéir au calendrier prévu. Ce qui plus explicitement laisse supposer qu'ils ont été organisés pour le plaisir ou pour consommer des crédits disponibles et qu'il aurait été plus séant de reporter à l'année prochaine ne serait-ce que pour ne pas greverinutilement le Trésor public.D'autre part, organisé en décalage par rapport aux dates convenues selon des dispositions qui doivent certainement être contenues dans un cahier des charges aide à comprendre que la qualité des plateaux est sujette à caution dans la mesure où toute vedette internationale qui se respecte n'est pas disponible au gré de l'organisateur, mais plutôt inversement. En plus clair, un artiste qui peut répondre affirmativement à une invitation à n'importe quelle période de l'année ne dispose pas évidemment d'un agenda consistant.Ensuite, un festival avant d'être un carnaval, au sens péjoratif du terme, est une action qui se prépare longuement. Ce que d'ailleurs a fait l'association Limma jusque-là pour le festival de jazz depuis sa création, mais aussi pour les résultats que l'on connaît depuis deux ans. Un festival est avant tout multidimensionnel et cible invariablement un public, des collectivités locales, une communauté économique locale, régionale ou nationale, c'est selon, justifiant ainsi la relation ombilicale obligatoire avec l'ensemble de la société.En outre, une manifestation de ce genre est supposée vulgariser un genre musical et par voie de conséquence ne pas se contenter de «nourrir» une poignée depersonnes imbues d'une passion, mais essayer d'en drainer le maximum pour amortir le coût d'une part, ce qui au demeurant n'est pas essentiel, mais surtout pour que l'investissement économique profite au maximum à l'ensemble de la population dont, à travers l'attractivité touristique, les commerçants.En fait, il s'agit de déterminer l'impact social de tels festivals comme ceux du malouf, jazz, conte, poésie, si la finalité peut consister à créer un cordon social homogène et que par voie de conséquence tout festival ne profite qu'à une minorité, aussi incontestables et légitimes seraient les droits de cette minorité. Cela n'a jamais été le cas pour les festivals se déroulant dans la ville des Ponts. S'il devait être tenu compte du rapport influence/coût celui-ci serait nettement défavorable aux organisateurs dans la mesure où les espaces retenus ne sont en général remplis que d'officiels, invités, personnel de sécurité, représentants des médias. Soulignons quand même que les organisateurs de celui du jazz sont beaucoup plus stricts en ce sens et mettent un point d'honneur à rentabiliser le leur en maximisant au plus fort les recettes d'entrée.Si un festival constitue donc une opportunité économique pour la région où il est organisé, ceux qui sont derrière n'ont vraisemblablement jamais saisi cette portée sachant qu'il n'a jamais existé aucune retombée sur la vie quotidienne de la cité notamment pour les petits commerçants, les artisans, les petites mains et autant dire que les milieux économiques locaux n'ont même pas connaissance de l'organisation de telles manifestations.En conclusion, tout festival organisé à Constantine reste un échec par rapport à son coût, même si ledit coût a toujours été entouré du plus grand hermétisme. Les pouvoirs publics centraux auront certainement du mérite à répartir autrement une manne financière, qui profiterait à plus de personnes si celle-ci était répercutée en plusieurs petites manifestations de proximité notamment, en ce sens que l'impact social des quatre festivals précédemment évoqués est dérisoire, ou sinon revoir les cahiers des charges et imposer aux différentes associations une obligation de performance et des résultats palpables. En leur temps les festivals du cinéma arabe et maghrébin à Constantine n'étaient pas seulement parvenus à réussir leurs rendez-vous, mais également et surtout à créer un véritable engouement culturel qui n'épargnait aucune catégorie sociale à telle enseigne que jusqu'au jour d'aujourd'hui ils demeurent un repère dans la mémoire des gens.A. L.




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