Algérie

au delà de la conjoncture Commentaire



au delà de la conjoncture Commentaire
Le processus de réforme politique contenu dans le discours du président de la République du 15 avril 2011, entame sa dernière étape avec la révision de la Constitution. Deux ans, jour pour jour, depuis l'annonce du chef de l'Etat, la commission d'experts chargée d'élabore l'avant-projet planche sur le sujet avec comme base de travail la synthèse des larges consultations menées par la commission Bensalah avec les franges représentatives de la société. L'élaboration d'une constitution est un événement majeur dans la vie d'un pays. Car, c'est elle qui régit toute les relations au sein de la société, qui définie le modèle de société et c'est d'elle que découle tout l'arsenal législatif national. Elle est ce pacte consensuel qui unit la nation sur plusieurs décades, voire siècles. Pourtant, en dépit de l'importance du sujet, l'élite politique algérienne est, pour l'heure, bien timide. Les interventions des leaders de partis se concentrent pour l'essentiel sur la nature du régime à adopter et la limitation ou non des mandats électifs. Ils donnent ainsi, l'impression de se complaire dans une vision pour le moins conjoncturelle, sans aucune portée historique. Loin de l'effervescence des rendez-vous électoraux, nos politiques semblent en décalage, tant avec les aspirations des citoyens qu'avec la réalité politique nationale, régionale et internationale. A l'ère d'une globalisation lestée par le poids de la crise du système capitaliste mondial. Au moment où le prétexte démocratique est brandi pour atomiser les nations et où partout dans l'hémisphère sud on agite le spectre de la division sur des bases ethniques ou confessionnelles. Nos politiques portent 'illères. Du Yémen au Mali, d'Irak jusqu'en Syrie et de Libye à l'Egypte, la sphère arabo-africaine flambe. Dans cet environnement apocalyptique, l'Algérie subit un véritable encerclement. Qu'on en juge. A l'est la Libye et la Tunisie peinent à tracer les jalons de la stabilité. À l'ouest, le conflit entre le Sahara occidental et le Maroc s'enfonce dans l'impasse. Au Sud, le Sahel flambe. Il est difficile d'imaginer que tous ces bouleversements chaotiques aux frontières du pays ne cachent aucune velléité malsaine. Certes, l'Algérie est depuis le début de la décennie 90 sur l'itinéraire de la démocratisation, elle a initié un redressement économique au début de ce siècle et posé les bases d'une philosophie qui vise à réconcilier l'Algérien avec lui-même. Présentement, malgré les avancées, aucun de ces projets n'est totalement abouti. Et c'est là que s'impose avec acuité l'importance de la future constitution. Et c'est là que le citoyen attend l'élite, la locomotive de toute société. L'Algérien attend, aujourd'hui, que la Constitution prenne en charge toutes ses préoccupations. Qu'elle réhabilite les composantes de son identité, musulmane, arabe et amazigh. Qu'elle définisse les équilibres entre les trois pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire). Qu'elle garantisse l'unité nationale, la souveraineté et l'intégrité territoriale. Qu'elle clarifie la voie économique idoine qui permettra au pays d'émerger et de créer de la richesse. Qu'elle assure un développement harmonieux de toutes les wilayas. Qu'elle garantisse un Etat de droits où tous les citoyens sont égaux en droits et en devoirs. Qu'elle consacre l'indépendance de la justice. C'est à cette condition, et seulement à cette condition, que l'Algérien sera réconcilié avec lui-même, avec son Etat, ses institutions et sa classe politique. Il pourra alors fortifier ce front intérieur seul à même de faire face à toutes les man'uvres, tous les complots et changer le cours de l'histoire.


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