Le duel Chavez-Bush Au crépuscule de Fidel Castro hospitalisé et peut-être mourant, Hugo Chavez, rescapé en 2002 d’un coup d’Etat manqué et en 2004 d’un référendum «révocatoire», prend plus que le relais de la résistance aux Etats-Unis. Son ambition bolivarienne semble en effet s’inscrire dans une offensive continentale plutôt que dans une guerre de positions. Le duel Bush-Chavez qui a marqué toutes les élections présidentielles convoquées depuis novembre 2005 dans onze pays latino-américains (ceux dont la langue officielle est l’Espagnol, plus le Brésil) s’est conclu sur 4 victoires de la gauche radicale (en Bolivie, au Nicaragua, en Equateur et au Venezuela), 4 aussi de la sociale-démocratie ou de présidents qui la pratiquent sans nécessairement la revendiquer (au Chili, au Costa Rica, au Pérou et au Brésil) et 3 victoires de la droite libérale ou conservatrice (au Honduras, en Colombie et au Mexique). Toutes tendances confondues, la gauche latino-américaine aura donc remporté 8 des 11 dernières élections présidentielles. Elle gouverne par ailleurs aussi en Argentine, en Uruguay et à Cuba. Au total, la gauche dirige 11 des 19 pays latino-américains. Relativement prudents à l’égard de Washington, les deux géants du sous-continent, Brésil et Argentine, n’en ont pas moins accueilli à bras ouverts cette année le Venezuela au sein du Mercosur, le marché commun sud-américain qui regroupe aussi le Paraguay et l’Uruguay et qui reste ouvert à de nouvelles adhésions. L’Amérique latine n’est donc plus l’arrière-cour de Washington et la paternité d’une part de ce bouleversement revient à Hugo Chavez. Le leader bolivarien devra démontrer que son modèle, sui generis de socialisme, et la démocratie sont durablement compatibles.
Posté Le : 05/12/2006
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com