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Au Costa Rica, l'Etat récompense les bons gestionnaires de la nature



Au Costa Rica, l'Etat récompense les bons gestionnaires de la nature
Le Costa Rica est une curiosité. Ce pays d'Amérique centrale, grand comme un dixième de la France, n'a pas seulement renoncé à avoir une armée, il a décidé de lier son développement à la protection de la nature quand les deux objectifs sont le plus souvent jugés incompatibles ailleurs dans le monde.

Au lendemain de la Conférence mondiale sur le climat à Copenhague, en décembre 2009, le jugement porté à San José sur l'attitude des grands pays émetteurs de gaz à effet de serre, n'en est que plus sévère. 'L'incapacité de la communauté internationale à trouver une voie de compromis pour le bien-être de tous alors que la science est sans équivoque sur les conséquences du réchauffement climatique est très préoccupante', déplore Jesus Ugalde, le directeur de l'Institut national de la biodiversité, INBio.

En 2007, en adoptant son initiative 'Paix avec la nature', le Costa Rica s'est fixé pour objectif d'être neutre en carbone d'ici à 2021. La reforestation et le développement des énergies renouvelables sont les principaux axes de cette politique. En mars 2009, le président de la République et Nobel de la paix, Oscar Arias, a exprimé son refus d'ouvrir le pays à l'exploration pétrolière. 'La préservation du capital naturel au travers des services que nous rendent les écosystèmes est la base de notre vision du développement. Et pour cela, il est fondamental que nous comprenions comment fonctionnent ces services rendus par la nature et comment nous pouvons les utiliser de façon durable', explique M. Ugalde.

Statut protégé

Le Costa Rica a ainsi introduit bien avant que cela ne devienne une des pistes majeures de réflexion de la communauté scientifique mondiale, un système de paiements pour les services environnementaux. L'expérience s'est surtout déployée dans le secteur forestier où les propriétaires, qui gèrent de manière durable leurs domaines et contribuent ainsi à la séquestration du carbone, à la préservation du système hydrographique mais aussi à la beauté des paysages qui permet au pays d'attirer près de deux millions de touristes par an, reçoivent une allocation. Celle-ci est financée pour partie par une sorte de 'taxe carbone' prélevée sur la consommation de carburants fossiles.

Les campagnes de reforestation à partir d'espèces natives comme le cèdre, le chêne rouvre ou le teck, ont par ailleurs permis de faire passer le couvert forestier de 21 % en 1986 à plus de 50 % du territoire national actuellement. Un quart du pays a été placé sous statut protégé.

Alors que 2010, consacrée par les Nations unies, Année internationale de la biodiversité, sera l'occasion de faire le bilan inquiétant du recul de la nature partout dans le monde, le Costa Rica sera l'un des rares pays à démentir ce constat. Même si les effets de l'urbanisation ou du développement touristique le long des côtes peinent à être maîtrisés.

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Sur RTL : en partenariat avec 'Le Monde', retrouvez l'Expédition RTL consacrée au développement économique et à la protection de l'environnement au Costa Rica dans toutes les sessions d'information de la station du lundi 18 janvier. Tous les reportages sont diffusés sur Rtl.fr.


Laurence Caramel


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