Sous la houle bouleversante de Maïssa Bey Rares sont ces romans dont la force du texte continue d'imprégner le lecteur une fois le livre refermé. Au commencement était la mer en fait partie. Dans ce premier roman, Maïssa Bey dresse un portrait de l'Algérie aujourd'hui à travers les scènes de vie d'une jeune fille. Elle restitue dans la fiction le cri du silence imposé par une société masculine, le cri de Nadia, jeune algéroise, qui tente en vain de vivre dans un pays en guerre civile, dans une maison où le frère aîné s'est enfermé dans la religion.
Comme la plupart des intellectuels algériens d'expression française, Maïssa Bey “ écrit dans l'urgence ” pour mettre à nu l'histoire immédiate, révéler par l’acte d’écriture des événements parfois confus. Afin de briser le silence, elle offre une peinture de la société par la fiction et notamment par le personnage de Nadia. La jeune fille, agitée par un fort désir de vivre en transgressant les règles imposées, trouve une forme de liberté dans la lecture et dans les sensations de liberté procurées par la mer. Elle devient le symbole de toute une génération de jeunes gens victimes de l'histoire de leur pays.
Pour dire l’histoire de Nadia et de son peuple dans une langue venue de l'ailleurs, la romancière s'approprie le français, le transforme. Son langage supprime le superflu pour donner naissance à une écriture sèche et envoûtante dans ses répétitions et la brièveté de ses phrases. Au-delà du témoignage, l’adoption du français donne à l’auteur une certaine liberté dans les thèmes abordés et en particulier dans le traitement de l’univers féminin. Il lui est possible d’évoquer la solitude des femmes, leur dépendance aux hommes et la question de l’avortement - la violence de la scène de l’avortement n’est pas sans rappeler celle du dernier roman de Leïla Marouane, Le Châtiment des hypocrites (Le Seuil, 2001). Un premier roman bouleversant qui sera disponible, ce mois-ci, en collection poche aux éditions de l’aube après une première publication avoir été publié une première fois, en 1996, aux Editions Marsa.
salut
hamdi rachid - bougtob, Algérie
29/11/2010 - 8736
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Posté Le : 01/08/2007
Posté par : nassima-v
Ecrit par : .Sophie Perrin
Source : www.africultures.com