Algérie

Au coin de la cheminée Comment Mulikamu apprit aux fainéants à travailler (2e partie et fin)



Au coin de la cheminée Comment Mulikamu apprit aux fainéants à travailler (2e partie et fin)
Résumé de la 1re partie - Voyant la fainéantise des habitants du Bon Fleuve, le grand Mguri-mgori leur envoie Mulikamu pour leur apprendre à travailler...Exaspérée, l'assemblée hurla de plus belle.
«Je vois que vous courez à votre perte», conclut Mulikamu.
Il quitta alors le beau pays du Bon Fleuve.
Pendant longtemps, on n'entendit plus parler de lui. Un jour cependant, des gens qui redescendaient le fleuve, revinrent avec des nouvelles de Mulikamu. Après s'être installé plus en aval, il avait acheté vingt femmes avec lesquelles il charriait de lourdes pierres et des troncs d'arbres pour les précipiter dans le fleuve, à l'endroit où il était le plus étroit.
Les fainéants rirent de bon c'ur :
«Mulikamu est devenu fou. Le travail lui a ôté la raison.»
Ils ne rirent pas longtemps. La saison des pluies vint et le fleuve déborda. À chaque saison des pluies, l'eau montait dans le fleuve, inondant les environs. Par la suite, le fleuve retournait dans son lit, laissant derrière lui un limon fertile. Or cette fois-ci, l'eau ne baissait pas, tout au contraire.
L'inondation progressait, détruisant les maisons, tuant hommes et bétail à son passage. Ce fut seulement à cet instant que les hommes comprirent que Mulikamu s'était vengé en construisant un ouvrage sur le fleuve avec ses femmes, barrage qui transforma la vallée en un grand lac.
Désespérée, la population fuit l'inondation dans la forêt et, une fois passée la saison des pluies, elle revint dans la vallée pour y reconstruire de nouveaux villages, labourer de nouveaux champs et élever de nouveaux troupeaux au bord du lac. Les hommes les plus sagaces commencèrent à comprendre que pour Mulikamu, il ne s'agissait pas de vengeance. En réalité, il les avait sauvés en accomplissant le v'u du grand Mguri-mgori qui était de leur apprendre à travailler.
Ainsi, les hommes qui vivaient au bord du lac qui se forma sur le Bon Fleuve cessèrent de paresser et devinrent travailleurs. Depuis ce temps, le peuple de cette contrée vénère Mulikamu. Il lui fait des offrandes et l'appelle au secours le cas échéant, comme s'il était un dieu.


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