Algérie

Au coin de la cheminée La soupe à la brochette (8e partie)


Au coin de la cheminée
                                    La soupe à la brochette (8e partie)
Résumé de la 7e partie - La souris mange une aile de Phantasus, le dieu de l'imagination...
Mon imagination me fournit force situations, histoires, anecdotes, proverbes où se trouve une brochette, ou ce qui y ressemble, un bâtonnet, un petit morceau de bois. Rien de plus amusant et de plus récréatif ; c'est bien mieux qu'une vraie soupe.
Ainsi, je vais commencer par narrer à Votre Majesté le conte où, d'un coup d'une petite baguette, la bonne fée transforma Cendrillon et tous les objets de la cuisine ; demain ce sera une autre histoire, et ainsi de suite. Assez de toutes ces fadaises, ce sont viandes creuses ! s'écria le roi. A la suivante ! Psch, psch ! entendit-on tout à coup. Une petite souris, la quatrième de la bande, celle qu'on avait crue morte, venait d'entrer dans la cuisine. Elle se précipita comme une flèche au milieu de l'assemblée, renversant la brochette couverte d'une crêpe, qui avait été placée là en son souvenir.
Je me suis tout d'abord rendue dans la capitale d'un vaste pays, pensant que dans une grande ville je trouverais plus facilement des renseignements utiles. Comme je n'ai pas la mémoire des noms, j'ai oublié celui de cette ville. J'avais fait le voyage dans la charrette d'un contrebandier ; elle fut saisie et conduite au palais de justice.
Je me glissai en bas et me faufilai dans la loge du portier. Je l'entendis causer d'un homme qu'on venait d'amener en prison pour quelques propos inconsidérés contre l'autorité.
Il n'y a pas là de quoi fouetter un chat, dit le portier. C'est de l'eau claire comme la soupe à la brochette : mais cela peut lui coûter la tête. A ces mots, je dressai les oreilles ; je me dis que j'étais peut-être sur la bonne piste pour apprendre la recette. Du reste, le pauvre prisonnier m'inspirait de l'intérêt, et je me mis en quête de sa cellule. Je la trouvai et j'y pénétrai par un trou. Le prisonnier était pâle ; avait une longue barbe et de grands yeux brillants.
Le prisonnier gravait des vers et des dessins ; il avait l'air de bien s'ennuyer, et je fus la bienvenue auprès de lui. Il me jeta des miettes de pain, me donna de douces paroles et sifflota pour me faire approcher ; mes gentillesses le distrayaient ; je pris peu à peu entière confiance en lui, et nous devînmes une paire d'amis. Il partageait son pain avec moi, et de son fromage il me donnait mieux que la croûte ; nous avions aussi quelquefois du saucisson : bref, je faisais bombance. Mais ce n'était pas tout cela qui me faisait plaisir ; j'étais fière et heureuse de l'attachement de cet excellent homme.
Il me caressait et me choyait ; il avait une vraie affection pour moi, et je le lui rendais bien. J'en oubliai le but de mon grand voyage ; je ne fis plus attention à ma brochette qui, un beau jour, glissa dans la fente du plancher, où elle est encore. (A suivre...)
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