Algérie

Au coin de la cheminée L'heureuse famille (2e partie et fin)


Au coin de la cheminée
                                    L'heureuse famille (2e partie et fin)
Résumé de la 1re partie - Les vieux escargots blancs qui n'ont pas d'enfants, décident de recueillir un petit colimaçon ordinaire...
Si, dit la mère, je voudrais être portée au château, être cuite et mise sur un plat d'argent. Tous nos ancêtres l'ont été et, crois-moi, ce doit être quelque chose d'extraordinaire.
' Le château est sans doute écroulé, dit le père, ou bien la forêt a poussé par-dessus, et les hommes n'ont pu en sortir. Du reste, il ne nous coûte rien à aller voir. Mais tu es toujours si agitée et le petit commence à l'être aussi ' ne grimpe-t-il pas depuis trois jours le long de cette tige '
' Ne le gronde pas, dit la mère, il grimpe si prudemment ; tu verras, nous en aurons de la satisfaction, et nous autres vieux n'avons pas d'autre raison d'exister. Mais une chose me préoccupe : comment lui trouver une femme ' Crois-tu que, au loin dans la forêt, on trouverait encore une jeune fille de notre race '
' Oh ! des limaces noires, ça je crois qu'il y en a encore, mais sans coquille et vulgaires ! Et avec ça, elles ont des prétentions. Nous pourrions en parler aux fourmis qui courent de tous les côtés, comme si elles avaient quelque chose à faire. Peut-être qu'elles connaîtraient une femme pour notre petit '
' Je connais la plus belle des belles, dit la fourmi, mais je crains qu'elle ne fasse pas l'affaire ; c'est une reine !
' Qu'est-ce que ça fait, dit le père, a-t-elle une «maison» '
' Un château qu'elle a, dit la fourmi, un merveilleux château de fourmis, avec sept cents couloirs.
' Merci bien, dit la mère, notre fils n'ira pas dans une fourmilière. Si vous n'avez rien de mieux à nous offrir, nous nous adresserons aux moustiques blancs ; ils volent de tous côtés sous la pluie et dans le soleil et connaissent la forêt.
' Nous avons une femme pour lui, susurrèrent les moustiques. A cent pas humains d'ici se tient, sur un groseillier, une petite fille escargot à coquille qui est là toute seule et en âge de se marier.
' Qu'elle vienne vers lui, dit le père, il possède une forêt de bardanes, elle n'a qu'un simple buisson...
Alors les moustiques allèrent chercher la petite jeune fille escargot. On l'attendit huit jours, ce qui prouve qu'elle était bien de leur race.
Ensuite, la noce eut lieu. Six vers luisants étincelèrent de leur mieux. Du reste, tout se passa très calmement, le vieux ménage escargots ne supportant ni la bombance ni le chahut. Maman escargot tint un émouvant discours ' le père était trop ému ', et c'est toute la forêt de bardanes que le jeune ménage reçut en dot, les parents disant, comme ils l'avaient toujours dit, que c'était là ce qu'il y avait de meilleur au monde, et que si les jeunes vivaient dans l'honnêteté et la droiture et se multipliaient, eux et leurs enfants auraient un jour l'honneur d'être portés au château, cuits et mis sur un plat d'argent. Après ce discours, les vieux rentrèrent dans leur coquille et n'en sortirent plus jamais. Ils dormaient. Le jeune couple régna sur la forêt et eut une grande descendance, mais ils ne furent jamais cuits et ils n'eurent jamais l'honneur du plat d'argent. Ils en conclurent que le château s'était écroulé, que tous les hommes sur la terre étaient morts.
La pluie battait sur les feuilles de bardane pour leur offrir un concert de tambours, le soleil brillait afin de donner une belle couleur aux feuilles de bardane.
Ils en étaient très heureux, oui, toute la famille vivait heureuse.
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