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Au coin de la cheminée L'aiguille à repriser (3e partie et fin)



Au coin de la cheminée
                                    L'aiguille à repriser (3e partie et fin)
Résumé de la 2e partie n L'aiguille atterrit dans un ruisseau où elle reste coincée...
«Je finirai par croire que je suis née d'un rayon de soleil, tant je suis fine ! Il me semble que les rayons de soleil viennent me chercher jusque dans l'eau. Mais je suis si fine que ma mère ne peut pas me trouver. Si encore j'avais l''il qu'on m'a enlevé, je pourrais pleurer du moins ! Non, je ne voudrais pas pleurer : ce n'est pas digne de moi !» Un jour, des gamins vinrent fouiller dans le ruisseau. Ils cherchaient de vieux clous, des liards et autres richesses semblables. Le travail n'était pas ragoûtant ; mais que voulez-vous '
Ils y trouvaient leur plaisir, et chacun prend le sien où il le trouve. «Oh ! la, la ! s'écria l'un d'eux en se piquant à l'aiguille. En voilà une gueuse !
' Je ne suis pas une gueuse ; je suis une demoiselle distinguée», dit l'aiguille. Mais personne ne l'entendait. En attendant, la cire s'était détachée, et l'aiguille était redevenue noire des pieds à la tête ; mais le noir fait paraître la taille plus svelte, elle se croyait donc plus fine que jamais.
«Voilà une coque d''uf qui arrive», dirent les gamins ; et ils attachèrent l'aiguille à la coque. «A la bonne heure ! dit-elle ; maintenant je dois faire de l'effet, puisque je suis noire et que les murailles qui m'entourent sont toutes blanches. On m'aperçoit, au moins ! Pourvu que je n'attrape pas le mal de mer ; cela me briserait.» Elle n'eut pas le mal de mer et ne fut point brisée.
«Quelle chance d'avoir un ventre d'acier quand on voyage sur mer ! C'est par là que je vaux mieux qu'un homme.
Qui peut se flatter d'avoir un ventre pareil ' Plus on est fin, moins on est exposé. «Crac ! fit la coque. C'est une voiture de roulier qui passait sur elle.» Ciel ! Que je me sens oppressée ! dit l'aiguille ; je crois que j'ai le mal de mer : je suis toute brisée. «Elle ne l'était pas, quoique la voiture soit passé sur elle. Elle gisait comme auparavant, étendue de tout son long dans le ruisseau. Qu'elle y reste !»


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