Algérie

Au coin de la cheminée



Au coin de la cheminée
Résumé de la 3e partie n La sage nourrice lui dit tant de raisons qu'enfin Gracieuse s'engagea de faire bon visage, et d'en bien user avec sa belle-mère.Elle voulut faire son entrée à cheval, parce qu'elle avait ouï dire que les reines d'Espagne faisaient ainsi la leur.Pendant que le roi donnait ses ordres et que Gracieuse attendait le moment de partir pour aller au-devant de Grognon, elle descendit toute seule dans le jardin, et passa dans un petit bois fort sombre où elle s'assit sur l'herbe. «Enfin, dit-elle, me voici en liberté ; je peux pleurer tant que je voudrai sans qu'on s'y oppose.» Aussitôt elle se prit à soupirer et pleurer tant et tant que ses yeux paraissaient deux fontaines d'eau vive. En cet état elle ne songeait plus à retourner au palais, quand elle vit venir un page vêtu de satin vert, qui avait des plumes blanches et la plus belle tête du monde ; il mit un genou en terre et lui dit : ? Princesse, le roi vous attend.Elle demeura surprise de tous les agréments qu'elle remarquait en ce jeune page ; et, comme elle ne le connaissait point, elle crut qu'il devait être du train de Grognon.? Depuis quand, lui dit-elle, le roi vous a-t-il reçu au nombre de ses pages '? Je ne suis pas au roi, madame, lui dit-il ; je suis à vous : et je ne veux être qu'à vous.? Vous êtes à moi ' répliqua-t-elle tout étonnée, et je ne vous connais point.? Ah ! princesse ! lui dit-il, je n'ai pas encore osé me faire connaître ; mais les malheurs dont vous êtes menacée par le mariage du roi m'obligent à vous parler plus tôt que je n'aurais fait : j'avais résolu de laisser au temps et à mes services le soin de vous déclarer ma passion, et...? Quoi ! un page, s'écria la princesse, un page a l'audace de me dire qu'il m'aime ! Voici le comble à mes disgrâces.? Ne vous effrayez point, belle Gracieuse, lui dit-il d'un air tendre et respectueux ; je suis Percinet, prince assez connu par mes richesses et mon savoir, pour que vous ne trouviez point d'inégalité entre nous. Il n'y a que votre mérite et votre beauté qui puissent y en mettre. Je vous aime depuis longtemps ; je suis souvent dans les lieux où vous êtes, sans que vous me voyiez. Le don de féerie que j'ai reçu en naissant m'a été d'un grand secours pour me procurer le plaisir de vous voir : je vous accompagnerai aujourd'hui partout sous cet habit, et j'espère ne vous être pas tout à fait inutile.A suivreMarie Catherine, comtesse d'Aulnoy


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