Algérie

Au coin de la cheminée



Au coin de la cheminée
Résumé de la 1re partie n Lorsque la reine voit la perle, elle en demande à la sorcière sa provenance...
Ma fille aussi pleurait des perles, dit la reine.
' Et moi, je l'ai chassée, dit le roi. ' Si ma fille est encore en vie et si vous savez où elle est, s'écria la reine, dites-le-moi, par pitié. Mais la sorcière refusa de répondre et lui demanda quel crime avait pu commettre son enfant pour qu'elle soit chassée. «J'avais trois filles, commença la reine, que j'aimais tendrement, mais la plus jeune était ma préférée.»
' Elle était la mienne aussi, reprit le roi, mais un jour, j'ai voulu savoir à quel point mes filles m'aimaient. L'aînée, qui est coquette, m'a répondu qu'elle m'aimait plus que sa plus belle robe. La seconde, qui est coquette aussi, m'a dit qu'elle me préférait à ses plus beaux bijoux.
La troisième m'a répondu : «Je vous aime comme j'aime le sel.» Alors je l'ai chassée et j'ai partagé mon royaume entre les deux autres.
' Ah ! Ah ! Ah ! s'écria la sorcière. Les aliments sans sel n'ont pas de goût. Votre fille voulait dire que, sans vous, la vie n'aurait plus de saveur, et vous l'avez chassée. Ah ! Ah ! Ah !
' Hélas ! dit la reine. Nous l'avons compris trop tard ! Nous avons fait en vain fouiller la forêt et la montagne. Sans doute les bêtes sauvages ont dévoré notre pauvre fille.
' Sans doute, dit la sorcière et, se levant, elle ouvrit une porte et appela : «Viens, ma fille.» Ce ne fut pas la gardienne d'oies qui entra, ou plutôt ce fut elle, sous la forme de la magnifique princesse que le comte avait aperçue au bord du puits. Elle se jeta en pleurant de joie dans les bras de ses parents, et ses larmes étaient des perles. Sans mot dire, le comte observait la scène, puis, détachant avec effort son regard de la belle princesse, il voulut implorer la pitié de la sorcière... Mais il ne reconnut plus celle-ci. Un sourire de joie la transfigurait et il comprit que cette vieille femme si odieuse n'était pas une sorcière, mais plutôt une bonne fée déguisée. «Puisque vous avez déshérité votre enfant, dit-elle intervenant alors, et puisque, depuis trois ans, je la considère comme ma fille, avant de vous la rendre laissez-moi la doter. Pour fortune, je lui donne ce monceau de perles, qui sont toutes les larmes qu'elle a versées sur vous. Pour demeure, je lui offre cette chaumière où elle a vécu loin de tout danger, sans autre chagrin que votre absence, et pour époux je lui suggère de prendre ce jeune comte dont le c'ur est bon, puisqu'il a tour à tour secouru une vieille femme ployant sous sa charge et aussi des parents accablés par le chagrin.
A peine avait-elle achevé sa phrase que la chaumière se mit à craquer de toutes parts : un splendide palais la remplaça, et le jour levant éclaira la montagne, brusquement devenue fertile et peuplée. Nul ne revit la bonne fée, mais la fille du roi et le fils du comte vécurent longtemps, heureux et puissants dans le lieu même où, autrefois, il avait été si difficile de nourrir un troupeau d'oies.
Conte de Grimm




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