Algérie

Au coin de la cheminée



Résumé de la 6e partie - L'oiseau mécanique tombe en panne. L'horloger qui le répare demande de le ménager...
Puis, cinq années passèrent, et une grande tristesse s'abattit sur tout le pays. L'empereur, qui occupait une grande place dans le c'ur de tous les Chinois, était maintenant malade et devait bientôt mourir. Déjà, un nouvel empereur avait été choisi, et le peuple, qui se tenait dehors dans la rue, demandait au chancelier comment se portait son vieil empereur.
«P !», disait-il en secouant la tête.
L'empereur, froid et blême, gisait dans son grand et magnifique lit. Toute la cour le croyait mort, et chacun s'empressa d'aller accueillir le nouvel empereur ; les serviteurs sortirent pour en discuter et les femmes de chambre se rassemblèrent autour d'une tasse de café. Partout autour, dans toutes les salles et les couloirs, des draps furent étendus sur le sol, afin qu'on ne puisse pas entendre marcher ; ainsi, c'était très silencieux. Mais l'empereur n'était pas encore mort : il gisait, pâle et glacé, dans son magnifique lit aux grands rideaux de velours et aux passements en or massif. Tout en haut, s'ouvrait une fenêtre par laquelle les rayons de lune éclairaient l'empereur et l'oiseau mécanique.
Le pauvre empereur pouvait à peine respirer ; c'était comme si quelque chose ou quelqu'un était assis sur sa poitrine. Il ouvrit les yeux, et là, il vit que c'était la Mort. Elle s'était coiffée d'une couronne d'or, tenait dans une main le sabre de l'empereur, et dans l'autre, sa splendide bannière. De tous les plis du grand rideau de velours surgissaient toutes sortes de têtes, au visage parfois laid, parfois aimable et doux. C'étaient les bonnes et les mauvaises actions de l'empereur qui le regardaient, maintenant que la Mort était assise sur son c'ur. «Te souviens-tu d'elles '», dit la Mort. Puis, elle lui raconta tant de ses actions passées, que la sueur en vint à lui couler sur le front. «Cela je ne l'ai jamais su !», dit l'empereur. «De la musique ! De la musique ! Le gros tambour chinois», cria l'empereur, «pour que je ne puisse entendre tout ce qu'elle dit !»
Mais la Mort continua de plus belle, en faisant des signes de tête à tout ce qu'elle disait.
«De la musique ! De la musique !», criait l'empereur. «Cher petit oiseau d'or, chante donc, chante ! Je t'ai donné de l'or et des objets de grande valeur, j'ai suspendu moi-même mes pantoufles d'or à ton cou ; chante donc, chante !»
Mais l'oiseau n'en fit rien ; il n'y avait personne pour le remonter, alors il ne chanta pas. Et la Mort continua à regarder l'empereur avec ses grandes orbites vides. Et tout était calme, terriblement calme. (A suivre...)




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