Algérie

Au coin de la cheminée



Au coin de la cheminée
Résumé de la 5e partie - Le vrai rossignol, voyant que le rossignol mécanique avait la cote auprès de l'assistance, préféra partir...
«C'est tout à fait notre avis !», dit tout le monde, et le maestro reçut la permission de présenter l'oiseau au peuple le dimanche suivant. Le peuple devait l'entendre, avait ordonné l'empereur, et il l'entendit. Le peuple était en liesse, comme si tous s'étaient enivrés de thé, et tous disaient : «Oh !», en pointant le doigt bien haut et en faisant des signes. Mais les pauvres pêcheurs, ceux qui avaient déjà entendu le vrai rossignol, dirent : «Il chante joliment, les mélodies sont ressemblantes, mais il lui manque quelque chose, nous ne savons pas trop quoi !»
Le vrai rossignol fut banni du pays et de l'empire. L'oiseau mécanique eut sa place sur un coussin tout près du lit de l'empereur, et tous les cadeaux que ce dernier reçut, or et pierres précieuses, furent posés tout autour. L'oiseau fut élevé au titre de «Suprême rossignol chanteur impérial» et devint le numéro un à la gauche de l'empereur ' l'empereur considérant que le côté gauche, celui du c'ur, était le plus distingué, et qu'un empereur avait, lui aussi, son c'ur à gauche. Le maestro rédigea une 'uvre en vingt-cinq volumes sur l'oiseau. C'était très savant, long et rempli de mots chinois parmi les plus difficiles ; et chacun prétendait l'avoir lu et compris, craignant de se faire prendre pour un idiot et de se faire piétiner le corps.
Une année entière passa. L'empereur, la cour et tout les chinois connaissaient par c'ur chacun des petits airs chantés par l'automate. Mais ce qui leur plaisait le plus, c'est qu'ils pouvaient maintenant eux-mêmes chanter avec lui, et c'est ce qu'ils faisaient. Les gens de la rue chantaient : «Ziziiz ! Kluckkluckkluck !», et l'empereur aussi. Oui, c'était vraiment magnifique ! Mais un soir, alors que l'oiseau mécanique chantait de son mieux et que l'empereur, étendu dans son lit, l'écoutait, on entendit un «cric» venant de l'intérieur ; puis quelque chose sauta : «crac !» Les rouages s'emballèrent, et la musique s'arrêta.
L'empereur sauta immédiatement hors du lit et fit appeler son médecin. Mais que pouvait-il bien y faire ' Alors on amena l'horloger, et après beaucoup de discussions et de vérifications, il réussit à remettre l'oiseau dans un certain état de marche. Mais il dit que l'oiseau devait être ménagé, car les chevilles étaient usées, et qu'il était impossible d'en remettre de nouvelles. Quelle tristesse ! A partir de là, on ne put faire chanter l'automate qu'une fois l'an, ce qui était déjà trop. Mais le maestro tint un petit discours, tout plein de mots difficiles, disant que ce serait aussi bien qu'avant, et ce fut aussi bien qu'avant. (A suivre...)


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