Algérie

Au coin de la cheminée



Au coin de la cheminée
Résumé de la 8e partie n L'orgre avait toujours rêvé des honneurs et il fut flatté par la proposition de son compère.L'ogre ne tarda point à faire un excellent bourgmestre. Sa méthode était toute simple. Elle consistait, comme celle du gros mayeur d Erchin, à laisser chacun vivre à sa guise et le monde rouler sa bosse à la volonté de Dieu.Il avait d ailleurs choisi pour aide de camp le grand Guillaume, l ancien soupirant de Martine et l ex-greffier du gros mayeur. C était un vieux routier qui savait le train des affaires et qui les menait de routine, comme une rosse aveugle tourne la meule d une brasserie.Un seul souci tracassait M. le bourgmestre. Engourdis par la brune liqueur de Cambrinus, les mynheers de Cambrai ne démarraient de l estaminet non plus que des bélandes engravées, et, le soir, il n eût fallu rien de moins que des crics et des treuils pour remuer ces vivants tonneaux de bière.On avait beau les prévenir que l heure du couvre-feu était sonnée, plongés dans une douce somnolence, les mynheers vous regardaient en dodelinant de la tÍte et faisaient la sourde oreille.«Ils n entendent non plus que des morts, disait le gognat Vasse, le valet de ville.? 'je leur ferai un si beau bruit qu ils l orront, fussent-ils au fin fond de la bière,» s écria l ogre, et, tout heureux de son calembour, il commanda au meilleur horloger de Cambrai une magnique horloge qu on plaça, avec une cloche énorme, sous le dÙme de l hôtel de ville.L'horloge marquait l heure aussi juste que le ventre d un Fresnois. Il ne s agissait que de choisir quelqu'un pour sonner la cloche. Par malheur, cette fonction parut si monotone que personne ne voulut s en charger, à quelque prix que ce fût.C est en vain que M. le bourgmestre et son greffier cherchaient un moyen de se tirer d embarras. Pour y rêver à son aise, l ogre prit sa canardière et alla se mettre à l affût dans les clairs ou, si vous l aimez mieux, les marais de Palluel.Caché par une immense futaille entourée de roseaux, il était là depuis trois heures, la gibecière aussi vide que la cervelle, quand il aperçut, au bout de l horizon, un point noir qui grossit peu à peu et devint, sous ses yeux ébahis, un cygne de si grande envergure qu il n en avait jamais vu de pareil.La tÍte sous son tonneau, il attendit le gibier, puis soudain il se démasqua et le coucha en joue.«Ne tirez pas ! ne tirez pas !» cria l'oiseau.A suivre


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