Résumé de la 9e partie n Quand on apprit à madame que c'était elle qu'on fêtait, elle présida elle-même à la fin du goûter?J'avais peur que madame ne trouvât mauvais que j'eusse introduit dans l'étable les deux moutons de Vaudron ; mais, ma foi, quand Marie lui eut expliqué son marché, madame fut la première à dire qu'elle ne voulait point les renvoyer au boucher. Lorsqu'il n'y avait plus assez d'herbe dans le verger, on les conduisait dans le champ de Vaudron, qui les tondait quand venait la saison, et de leur laine Marie faisait des matelas pour ses poupées ; ils vivent encore, et jamais dans la ville on n'en a vu de plus beaux ni de mieux peignés.Juste au moment où la nourrice de Marie terminait son histoire, voilà qu'un immense brouhaha s'éleva du champ de foire. Tous les yeux se tournèrent de ce côté. Le ballon venait de s'enlever comme une? flèche, et se trouvait déjà presque à perte de vue. L'homme qui était monté dans la nacelle se livrait dans les airs à des tours de force qui faisaient frémir ; il tournait autour d'un trapèze comme s'il eût man?uvré à trois pieds de terre, et il en était à plus de trois cents pieds. Enfin il se rassit dans la nacelle, lança aux assistants des poignées de petits papiers et du sable de son lest, dont à peine pouvait-on apercevoir les traînées sur le fond du ciel bleu.Le ballon fut entraîné par le vent du côté du Carrouge. Au bout d'un quart d'heure, il commença à baisser ; mais il semblait si loin, qu'à peine les meilleurs yeux pouvaient-ils le suivre.Enfin, sans attendre qu'il fût tout à fait descendu, les innombrables assistants de la fête s'éparpillèrent pour aller prendre leur dîner ; ils n'avaient que juste le temps avant le feu d'artifice du soir.?Jamais on ne vit un dîner si vite bouilli, si vite rôti, une nappe si vite mise ni si vite enlevée. Les enfants ne tenaient pas en place, les servantes non plus ; il semblait que le feu d'artifice allât partir avant que le soleil fût couché. On n'avait, par toute la maison, faim et soif que d'amusements. Je ne sais pas si la vache du jardinier, dans son étable, eut elle-même son contentement d'herbe ce jour-là. Quant au maître du logis, il voyait, sans pouvoir les retenir, paraître et disparaître les soupières et les compotiers, et regrettait amèrement de n'être pas allé prendre place au banquet du comice, dans la grande salle de la mairie, magnifiquement décorée de drapeaux, d'écussons peints et de guirlandes de lierre, de branches de sapin sur des tentures de calicot blanc.A suivreCharles-Philippe de Chennevières-Pointel
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Posté Le : 21/05/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Info Soir
Source : www.infosoir.com