Résumé de la 4e partie n C'était bien elle qui avait voulu que sa fille allât à Paris, et pourtant elle ne pouvait plus endurer la séparation.Pourquoi ne me mandent-ils donc pas, comme ils m'avaient promis, des nouvelles de l'enfant ' radotait-elle tous les jours. Quelles gens sans foi, quels coquins que ces bourgeois ! ? Oh ! je te ferai payer cela ! disait-elle à la petiote ; et la grand'mère était obligée de garer Elfride des fessées de cette furieuse.Mais, dans ce temps-là, ma pauvre belle-mère fut prise de la grande maladie qui avait fait mourir tant de monde à Moulins-la-Marche. Pendant qu'on allait lui chercher le bon Dieu, elle nous fit venir, mon homme et moi, et elle nous mit au courant de la vilaine histoire et nous fit promettre à tous deux de nous charger de la petite que Geneviève n'aimait point, tout en nous recommandant bien de cacher le secret, pour que son fils et Geneviève n'allassent pas en prison. Dès que le bon Dieu fut venu et que la mère Alexandre fut morte, nous emmenâmes l'enfant comme pour en soulager ses parents, dont la gêne était devenue plus grande, et Gardin et sa femme demeurèrent tout seuls dans leur maison.Un beau dimanche, Gardin vint manger la soupe avec nous et nous dit que Geneviève était partie pour Paris et qu'elle allait, avec son bon certificat, y chercher un autre nourrisson. Mais, sitôt que Gardin eut le dos tourné, nous nous fîmes, Jacques et moi, la même réflexion :? Ça n'est pas pour élever un autre enfant au biberon qu'elle est allée là, la Geneviève ; c'est pour voir sa fille.Huit jours, quinze jours se passèrent, point de nouvelles ; enfin, au bout de trois semaines, elle reparut ; elle était comme folle, ? et point de nourrisson, comme vous pensez bien. ? Son homme, qui savait que la pauvre mère Martin nous avait raconté l'affaire, venait nous répéter les lamentations de la Geneviève.? Je l'ai vue, disait-elle, notre Léontine. Ah ! Seigneur Dieu, comme ils la traitent ! Elle ne m'a quasi point reconnue ; je ne veux point qu'elle reste là ; ils la rendent toute fière ; ils l'empêchent de jouer, de courir et de chanter. Elle est bien vêtue, c'est vrai : on dirait une princesse ; mais ils lui ont, à coup sûr, monté la tête contre moi ; elle rougissait de se promener avec moi dans les belles promenades ; on la tient des journées entières à lire dans des livres ; on lui mesure la soupe et la chair, et tout : elle ne mange point son content, cette enfant-là.A suivreCharles-Philippe de Chennevières-Pointel
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Posté Le : 30/04/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Info Soir
Source : www.infosoir.com