Algérie

Au coin de la cheminée



Au coin de la cheminée
Résumé de la 1re partie n Geneviève était forte et dodue, et le médecin lui répétait que, si elle voulait prendre un nourrisson, il lui en chercherait un qui fût d'un bon profit.Ces bourgeois avaient déjà eu plusieurs enfants, mais ils les avaient tous perdus, et on leur avait dit qu'à Paris ils ne pourraient jamais en élever ; c'est pour cela qu'ils avaient pris le parti de faire venir du Perche une bonne nourrice qui emporterait leur enfant dans le bon air, et c'est un grand sacrifice qu'ils faisaient de s'en séparer. Elle repartit pour Bellesme, chargée de cadeaux et de robes, et avec une layette, toute du plus fin linge, pour la petite Parisienne, qui s'appelait Elfride.Mais quand elle rentra dans sa pauvre masure de Bellavilliers, où il n'y avait ni soie ni or, et quand elle vit sa petiote bien soigneusement dorlotée par ma défunte belle-mère, mais coiffée d'un béguin tout déteint qui n'allait plus guère à sa tête, et dans le buffet un méchant morceau de lard qu'on gardait pour fêter son voyage, et plus d'escabeaux de bois que de chaises rempaillées, il lui vint mal au c?ur de sa misère, et elle regretta presque d'être revenue si vite de chez les Parisiens. Pourtant elle embrassait sa fille de bon c?ur, et elle avait laissé là, dans un coin, la pauvre petite nourrissonne, pour tourner, retourner, déshabiller, rhabiller sa Léontine à elle, qui était, ma foi, il faut le dire, un beau brin d'enfant. Et le soir, quand Gardin, son homme, qui était charpentier, comme vous savez, rentra de sa journée, elle lui raconta en soupant toutes les merveilles qu'elle avait vues dans Paris et les richesses des parents de la nourrissonne.? Dire, s'écriait-elle, que notre enfant, qui est cent fois plus belle, plus gaillarde, plus gigotante que cette autre-là, n'en aura jamais autant ! Et, avant de se coucher, il fallut qu'elle essayât à sa Léontine tous les jolis petits bonnets et bourrelets, et bavettes et brassières qu'on lui avait donnés pour l'autre, et après qu'elle lui eut tout essayé, elle ne voulut plus jamais les lui retirer. Tout cela n'était pas honnête ; mais ce qu'il y eut de pis, c'est que, dès le lendemain, tant elle était folle de son enfant à elle, elle abandonna Elfride à la vieille grand'mère pour garder tout son lait à sa Léontine.Défunt Gardin était un brave homme ; il n'approuvait point cela, il hochait la tête et il disait :? Prends garde, Geneviève, le médecin va venir un de ces matins ; il te trouvera à l'entour de la tienne, vêtue comme une poupée, et l'autre mal soignée, et tu perdras tes vingt-cinq francs. Seras-tu bien avancée 'A suivreCharles-Philippe de Chennevières-Pointel




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