Algérie

Au coin de la cheminée



Au coin de la cheminée
Résumé de la 13e partie n La foule se pressait aux portes de la ville, tout le peuple voulait voir brûler la sorcière.Une vieille haridelle traînait la charrette où on l'avait assise vêtue d'une blouse de grosse toile à sac, ses admirables cheveux tombaient autour de son visage d'une mortelle pâleur, ses lèvres remuaient doucement tandis que ses doigts tordaient le lin vert. Même sur le chemin de la mort, elle n'abandonnerait pas l'?uvre commencée, dix cottes de mailles étaient posées à ses pieds, elle tricotait la onzième. Voyez la sorcière, qu'est-ce qu'elle marmonne, elle n'a bien sûr pas de livre de psaumes dans les mains, mais bien toutes ses sorcelleries, arrachez-lui ça, mettez tout en pièces. Ils se ruaient et se pressaient pour l'atteindre, mais voici venir par les airs onze cygnes blancs, ils se posèrent autour d'elle dans la charrette en battant de leurs larges ailes. La foule, épouvantée recula.C'est un avertissement du ciel, elle est innocente, murmurait-on tout bas, pourtant, personne n'osait le dire tout haut.Déjà le bourreau saisissait sa main, alors en toute hâte, elle jeta les onze cottes de mailles sur les cygnes et à leur place parurent onze princes délicieux, le plus jeune avait une aile de cygne à la place d'un de ses bras car il manquait encore une manche à la dernière tunique qu'elle n'avait pu terminer.? Maintenant j'ose parler, s'écria-t-elle, je suis innocente.Et le peuple ayant vu le miracle s'inclina devant elle comme devant une sainte, mais elle tomba inanimée dans les bras de ses frères, brisée par l'attente, l'angoisse et la douleur.? Oui, elle est innocente ! dit l'aîné des frères. Il raconta tout ce qui était arrivé et, tandis qu'il parlait, un parfum se répandait comme des millions de roses. Chaque morceau de bois du bûcher avait pris racine et des branches avaient poussé formant un grand buisson de roses rouges. A sa cime, une fleur blanche resplendissait de lumière comme une étoile, le roi la cueillit et la posa sur la poitrine d'Elisa. Alors elle revint à elle, la paix et la béatitude dans le c?ur.Toutes les cloches des églises se mirent à sonner d'elles-mêmes et les oiseaux arrivèrent volant en grandes troupes. Le retour au château fut un nouveau cortège nuptial comme aucun roi au monde n'en avait jamais vu.




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