Résumé de la 7e partie ? En voyant son seigneur, le meunier est saisi de crainte, car cette visite ne lui annonçait rien de bon. Les faveurs du vent et de la pluie se trouvaient ainsi perdues. Claudine se met à pleurer...«Ne pleure pas, lui dit Jean-Pierre. Tout le monde n'est pas aussi méchant que M. le baron. Donne-moi mes souliers ferrés, ma canne et mon manteau de laine ; j'ai une visite à faire. Ne t'inquiète pas si je rentre tard à la maison ; ce sera pour te rapporter quelque bonne nouvelle.» Claudine devina tout de suite que son mari lui cachait un secret. Elle essuya ses larmes et fit mille questions au meunier pour lui arracher ce secret ; mais il ne voulut point parler, et il partit avec ses souliers ferrés, sa canne et son manteau de laine. Après avoir traversé des champs et des prés, Jean-Pierre arriva au bas de la montagne du Midi. Il monta pendant trois heures dans un bois de sapins ; puis il trouva des bruyères désertes et, enfin, des rochers escarpés où il grimpa à l'aide de ses souliers ferrés et de sa canne. Il parvint au faîte de la montagne, avant le coucher du soleil. En voyant l'entrée d'une caverne, le meunier pensa que ce devait être l'habitation de M. le Vent. Comme la caverne paraissait profonde et obscure, Jean-Pierre ne se sentait pas trop rassuré. Il rassembla tout son courage, et il entra en tâtant le terrain avec sa canne par précaution. A peine eut-il fait vingt-cinq pas, qu'il entendit à ses oreilles les voix des petits esprits.«Soufflons sur cet étranger, disaient les voix. Arrachons-lui son manteau. Tâchons de lui enlever son chapeau.» Mais Jean-Pierre tenait fortement son chapeau d'une main, et de l'autre son manteau de laine. Il aperçut enfin de la lumière, et il reconnut M. le Vent, assis devant une table et mangeant son dîner. Des feux follets voltigeaient pour éclairer la table ; d'autres esprits apportaient les plats et les flacons de vin du fond de deux grands trous qui servaient de cuisine et de cave.«Qui vient là ' demanda M. le Vent.»«C'est moi, répondit le meunier ; je suis Jean-Pierre. Votre Excellence a daigné se reposer chez moi il y a un mois.»«Eh bien ! que me veux-tu '»«Je ne sais, monseigneur, répondit le meunier en balbutiant.»«Imbécile ! s'écria M. le Vent, tu viens me déranger quand je suis à table, et tu ne sais pas seulement ce que tu as à me demander ! Je vois bien que j'ai accordé ma protection à un nigaud.»«Excusez-moi, reprit Jean-Pierre ; le respect me coupe la parole. Depuis que vous avez favorisé mon moulin, j'avais gagné dix écus ; M. le baron me les a enlevés ce matin, sous le prétexte d'un impôt. Je supplie Votre Excellence de me secourir ; je m'en rapporte à sa générosité.» (A suivre...)
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Posté Le : 07/06/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Paul Musset
Source : www.infosoir.com