Algérie

Au coin de la cheminée La vieille femme et l'araignée (1re partie)



Au coin de la cheminée                                La vieille femme et l'araignée (1re partie)
La vieille femme cousait dans la lumière magique qui pénétrait son wigwam (sa tente).
Elle travaillait avec art et précision des vêtements chauds.
C'était l'été des Indiens et bientôt l'hiver serait là, aussi aigu que les pointes acérées du porc-épic.
Elle aimait son travail. Et du plus lointain de ses souvenirs, Bouquet de Perles Etincelantes se voyait s'activant de son mieux, avec toujours le même plaisir, comme sa mère et ses tantes le lui avaient appris.
Elle s'occupait du bois et de l'eau, en hiver. Elle savait tanner les peaux de bison, en préparer la viande afin de régaler toute la famille.
A six ans, elle aidait les femmes dans les travaux du ménage.
A dix ans, elle montait à cheval comme le meilleur des guerriers et sillonnait la plaine avec fougue.
Puis à quatorze ans, elle est devenue une vraie femme : son père l'a mariée à Feu du Tonnerre et le temps a passé vite, très vite.
A présent, elle était une vieille femme mais les années avaient glissé sur elle, sans entamer sa force, ni sa joie de vivre.
Quand elle riait des facéties du dernier de ses petits-fils, sa bouche révélait l'absence de quelques dents. Mais elle était toujours belle.
Sa peau, aussi tannée que la peau du bison, avait la couleur du soleil couchant. La prunelle de ses yeux rayonnait du même éclat juvénile
d'autrefois et quand elle marchait, c'était d'un pas majestueux, que le poids des ans n'entravait pas.
La tribu aimait à raconter que c'était une sage qui avait la force de l'ours et qui avait reçu la protection du loup blanc, à son berceau.
Bouquet de Perles cousait dans le cocon que formait le cercle de sa tente.
Et tout en travaillant, elle songeait à son rêve de la nuit dernière...
Elle avait rêvé d'un bébé rieur qui gigotait sur une immense fourrure, moelleuse et parfumée, au milieu des herbes jaunes. Ses petits pieds et ses minuscules mains dorées s'agitaient, se balançaient pour suivre les frémissements légers du vent.
Il était seul, sans inquiétude. Ses yeux suivaient le vol d'un oiseau puis il éclatait de rire à chaque bruissement de feuilles des blancs bouleaux.
L'enfant comprenait le langage des arbres et du monde végétal qui l'entourait.
La terre était sa mère, le ciel son père.
Puis, le paysage s'assombrit en un instant. Une ombre grise recouvrit l'enfant qui cessa de rire. Le vent se fit violent et la neige recouvrit aussitôt plaines et bois. (A suivre...)


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