Algérie

Au coin de la chemin'eLe chien et la fleur sacr'e (8e partie)



Au coin de la chemin'eLe chien et la fleur sacr'e (8e partie)
Résumé de la 7e partie - A la naissance des enfants, le chien redoubla de bonheur...J'étais encore impétueux et brusque, on craignait que je ne fusse brutal ou jaloux. Alors, ma vieille maîtresse prit l'enfant sur ses genoux en disant :
' Il faut faire la morale à Fadet ; ne craignez rien, il comprend ce qu'on lui dit. ' Voyez, me dit'elle, voyez ce cher poupon, c'est ce qu'il y a de plus précieux dans la maison. Aimez'le bien, touchez'y doucement, ayez'en le plus grand soin.
Vous m'entendez bien, Fadet, n'est'ce pas ' Vous aimerez ce cher enfant.
Et, devant moi, elle le baisa et le serra doucement contre son c'ur.
J'avais parfaitement compris. Je demandai par mes regards et mes manières à baiser aussi cette chère créature. La grand'mère approcha de moi sa petite main en me disant encore :
' Bien doucement, Fadet, bien doucement !
' Je léchai la petite main et trouvai l'enfant si joli, que je ne pus me défendre d'effleurer sa joue rose avec ma langue, mais ce fut si délicatement qu'il n'eut pas peur de moi, et c'est moi qui, un peu plus tard, obtins son premier sourire.
Un autre enfant vint deux ans après, c'étaient alors deux petites filles. L'aînée me chérissait déjà. La seconde fit de même, et on me permettait de me rouler avec elle sur les tapis. Les parents craignaient un peu ma pétulance, mais la grand'mère m'honorait d'une confiance que j'avais à c'ur de mériter. Elle me répétait de temps en temps :
' Bien doucement, Fadet, bien doucement !
Aussi n'eut'on jamais le moindre reproche à m'adresser.
Jamais, dans mes plus grandes gaietés, je ne mordillai leurs mains jusqu'à les rougir, jamais je ne déchirai leurs robes, jamais je ne leur mis mes pattes dans la figure. Et pourtant Dieu sait que, dans leur jeune âge, elles abusèrent souvent de ma bonté, jusqu'à me faire souffrir. Je compris qu'elles ne savaient ce qu'elles faisaient, et ne me fâchai jamais.
Elles imaginèrent un jour de m'atteler à leur petite voiture de jardinage et d'y mettre leurs poupées ! Je me laissai harnacher et atteler, Dieu sait comme, et je traînai raisonnablement la voiture et les poupées aussi longtemps qu'on voulut. J'avoue qu'il y avait un peu de vanité dans mon fait parce que les domestiques étaient émerveillés de ma docilité.
' Ce n'est pas un chien, disaient'ils, c'est un cheval !
Et toute la journée les petites filles m'appelèrent cheval blanc, ce qui, je dois le confesser, me flatta infiniment. (A suivre...)


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