Algérie

Au centre du malaise national



C'est aujourd'hui que s'ouvrira la Conférence nationale sur la relance industrielle, organisée à l'initiative du ministère de l'ndustrie, sous le haut patronage du président de la République. La conférence se tient dans un contexte marqué par une situation socio-économique, quelque peu difficile au regard des répercussions de la crise sanitaire mondiale de la Covid-19, et de ses fortes turbulences sur les marchés internationaux et l'économie mondiale. Plusieurs experts, responsables d'entreprises industrielles - publiques et privées -, des porteurs de projets, des bureaux et centres d'études et de recherches orientées, des instances du marché des marchandises industrielles, des entités activant dans le domaine de l'aide et l'encadrement dans le domaine industriel, etc ont été conviés à prendre part à cette Conférence nationale, qui se tiendra du 4 au 5 décembre. Au coeur des débats et des préoccupations des participants, l'amélioration du climat des affaires, l'optimisation de l'environnement des investissements et de la gouvernance des entreprises. Pour ce faire, quatre thèmes et axes de réflexion garniront les débats au sein des ateliers de travail, prévus à cet effet. Il s'agit du soutien à apporter aux entreprises, de la promotion de la production nationale et des exportations, l'amélioration de l'environnement de l'investissement et la mise à disposition du foncier, la gouvernance des entreprises publiques économiques et enfin le rôle de l'Etat en tant que contributeur, l'intégration, la diversification et la promotion de la compétitivité. Des axes de réflexion et de débat qui ne manqueront pas d'identifier et de soulever les contraintes et les manques à gagner afin d'améliorer la gouvernance des entreprises et l'optimisation de leur environnement. Dans ce sens, le gouvernement semble privilégier une approche basée sur l'encouragement de l'investissement productif et la diversification des ressources financières du pays. Seulement, cette démarche reste tributaire d'une chaîne de réformes et de mécanismes, lancés sous la houlette du gouvernement Benabderrahmane, mais qui tardent à être accomplies au grand jour. Il s'agit, a priori, de la modernisation du système bancaire et financier, la consolidation des leviers de la relance économique, l'intégration du secteur informel dans le circuit légal, la réforme du secteur public marchand (SPM), l'amélioration de la gouvernance des entreprises publiques et l'attractivité du climat d'investissement, etc. Autant de points soulevés par le patronat et les experts nationaux, qui affichent leur impatience face «aux lenteurs et blocages». C'est le cas de la Capc/C de Sami Agli, qui a d'ailleurs échafaudé toute une rencontre, sous le slogan«la relance, c'est maintenant». Selon le document de base de présentation de la Conférence nationale de la relance industrielle, il est question de mesures incitatives visant à accroître le volume des échanges commerciaux et celui des exportations des produits industriels hors hydrocarbures. À ce propos, le document évoque «des conventions négociées entre les parties désirant assumer des engagements réciproques, entre les entreprises et l'Etat», en vue de la prise de ces mesures incitatives, afin de booster les opérations d'export. Un accompagnement et une évaluation, à différentes étapes seront prodigués par le département de Ahmed Zeghdar, en vue d'optimiser ces mesures. Par contre, le gouvernement Benabderrahmane se dit résolument engagé en faveur d'une limitation des flux des importations non stratégiques et non prioritaires. Etant dans l'air du temps, les Accords commerciaux et d'association avec l'Union européenne seront revus, à l'occasion des débats d'ateliers. Sur le plan des investissements et des partenariats étrangers, la situation reste paradoxale. Ainsi, au moment où l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi), évoque une évolution dans ce domaine, avec 994 projets, pour un montant de 252 milliards DA, enregistré au cours du premier semestre de l'année en cours, les organisations patronales évoquent le blocage de plus de 1 500 projets d'investissement sur le plan national. Il est attendu que le président de la République, qui inaugurera cette conférence, fasse des déclarations importantes, à la mesure des attentes des opérateurs économiques et des responsables, à différents échelons.


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