Au carrefour de l'Histoire

La ville de Sidi Boumediene El-Ghouti retrouve tout son faste pour s’introniser sur le patrimoine culturel islamique. Son élection comme Capitale des arts de la Oumaa pour l’année 2011, a pris effet dans son élogieux critère, témoin de la grandeur de la civilisation islamique. Elle intervient aussi en jonction avec Youm El Ilm, pour marquer un choix concordant avec la Nahda culturelle lancé par Ibn Badis. Nul doute que cet événement revêt une grande importance qui s’appliquera à mettre en valeur son apport et son rôle dans l’enrichissement de la culture universelle. En ce printemps plein de promesses, Tlemcen est désormais un livre ouvert qui fait revenir le souvenir d’un fastidieux passé d’un rayonnement culturel ayant donné à l’univers le sens de la cœxistence des Cultures. Un carrefour où l’histoire marque un temps d’arrêt sur ce grand pôle (Kotb) du savoir. Agadir, Pomaria, Tagrart, Lala Setti sont autant de noms que portent ces espaces habités par des civilisations, témoins de l’Histoire. Ses vestiges composant la morphologie générale du patrimoine matériel et immatériel. Un saut dans la grande maison de Mohamed Dib fait rejaillir le feu d’un vieux volcan qu’on croyait éteint. L’ardeur et la puissance temporelles de la cité, ancrées dans la mémoire collective refait surface pour substituer à la léthargie le rayonnement des connaissances, tels que la jurisprudence, la logique, le soufisme et la musique. L’impact de cette prospérité sociale et économique se répercuta sur la vie des gens qui excellèrent dans la création. Terre d’asile partagé par des musulmans, des juifs et des chrétiens, Tlemcen nous invite dans ses dédales pour un long voyage mystique où la grandeur et la tolérance font bon ménage. Ce très grand rallye culturel implique une dimension extra-régional pour s’inscrire dans le forum universel. C’est en somme, l’âge d’or de l’humanité qui est revisité a travers ce grand brassage des civilisations que Tlemcen avait abrité. Cette manifestation est un autre rendez-vous avec l’Histoire et l’Homme, pour que les peuples musulmans puissent prendre le train commun du développement culturel qu’il faudra bien transformer en des multiplications d’échanges actifs. C’est la lettre de Tlemcen qui se met en branle pour passer le grand message universel de la tolérance et de la paix entre les nations. La terre de la réconciliation entre les peuples, à travers un riche patrimoine culturel, Tlemcen relève le défi pour mettre la haine et la violence hors d’état de nuire dans ce vaste havre de paix qui manque tant à l’humanité.