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Au c'ur d'un paradoxe



Au c'ur d'un paradoxe
Ici et là en Tunisie des émeutes éparses sont signalées quotidiennement révélant une similitude frappante avec les protestations dans les rues algériennes. Les revendications sont identiques et les approches sont les mêmes avec leurs légions de pneus brûlés, de routes coupées et les attaques contre tout ce qui symbolise la représentation de l'Etat. Avec violence et casse, les populations réclament du travail et une sortie dans l'immédiat de la zone de misère et déshérence dans laquelle elles sont depuis longtemps logées.La désobéissance civile avec violence apparaît pour les révoltés comme l'ultime recours susceptible de résoudre une déchéance citoyenne comme s'il suffisait d'amplifier les véhémences populaires pour satisfaire en un tour de magie l'ensemble de la demande sociale.Pourtant, les plus d'un million de travailleurs algériens licenciés après les événements sanglants d'octobre 1988 avaient appris dans la douleur ce que la rigueur économique prédisposait comme préalables incontournables à l'instauration d'une véritable justice sociale. Des centaines d'entreprises érigées en dortoirs de vacances avaient fermé leurs portes renvoyant leurs employés qui se sont dispersés dans la nature dans un silence absolu. Point d'émeutes ni de réclamations.Les Tunisiens comme les Algériens sont au c?ur d'un paradoxe. Dans leur voisinage bouleversé par la crise économique, les Grecs, les Portugais, les Espagnols, les Français et d'autres encore butent aujourd'hui sur un fabuleux inversement des logiques. Pour qu'un peuple se remette sur pieds, il lui est exigé de se soumettre à de terribles déconvenues et l'Histoire nous enseigne toujours qu'en matière de travail et d'emploi l'erreur serait de croire que le ciel ne peut-être qu'indulgent. S'il lui arrive de prodiguer avec générosité des dons pour un temps, il se préserve aussitôt de continuer à prêter son flanc.Si le droit au travail est inscrit dans toutes les constitutions, il n'a jamais été une offrande que les populations avec des cris pourraient réclamer. Loin ou proche des idéologies comme recettes pour y aboutir et comme le logement ou la santé, il est le résultat final d'une architecture aboutie.Tout indique que la nuit sera encore très longue pour les déshérités tunisiens. Sauf que, dans leurs colères désespérées, contrairement aux Algériens, ils sont convaincus qu'ils n'ont que leur sueur et leur savoir-faire pour leur survie.




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