Algérie

Au bout des claviers... la société de l'information



Au mois de décembre 2006, à l'occasion de la publication de mon dernier livre sur le phénomène communicationnel, j'avais souligné la portée du défi que représentait la société de l'information en Algérie, particulièrement la dynamique dans laquelle les institutions sociales étaient appelées à se développer et les moyens d'action dont elles devaient disposer pour construire un nouvel espace prometteur, et défendre une vision humaniste du nouvel ordre social. C'est dans cet esprit et dans le prolongement de la même problématique, développée dans le chapitre consacré à la société de l'information, que j'envisage, dans le cadre de la présente réflexion, de questionner l'appropriation de la connaissance liée à l'usage des nouvelles techniques de l'information, qui reste un processus long, ardu et porteur de fortes contraintes. A cet égard, la société a des responsabilités qu'elle doit assumer, en mettant en oeuvre la promotion des valeurs communicationnelles, essentiellement à travers la formation de l'homme qui est la base de tout développement durable et qui, du reste, constitue une première réponse à ce défi sociétal. La société de l'information fait désormais, notamment dans l'espace universitaire, l'objet d'un débat constructif. C'est ainsi que cette grande effervescence intellectuelle attise parfois des appréhensions, voire peurs et rejets. Ces peurs et ces rejets voient leurs implications amplifiées, dès lors qu'ils sont mis en parallèle avec ce véritable défi: celui de faire en sorte que ce nouvel ordre social ne débouche sur l'exclusion. Aussi, devons-nous veiller à ce que le petit village, promis par Marshall Mc Luhan, ne soit pas une source de blocage des futures mutations sociales auxquelles l'Algérie demeure résolument attachée. Par conséquent, ce véritable défi que l'Algérie doit relever, quant à l'avenir des futures générations, c'est celui de voir une société de l'information à visage humain et, partant, s'atteler à la mise en oeuvre d'une approche pédagogique clairement énoncée, en vue d'une plus grande maîtrise des questions des disparités sociales et de la fracture numérique, sans hésitations ni reculs. Cette démarche consiste à mettre en place les mécanismes institutionnels nécessaires à même de permettre aux différentes structures sociales de combler le déficit en matière d'éducation, de formation et d'accès aux nouvelles technologies de l'information et de la communication. La singularité de cette nouvelle société et sa dimension humaine, dont les nouvelles technologies de l'information et de la communication représentent la clé de voûte, appellent de toute évidence une vision stratégique face à la dynamique informationnelle triangulaire, qui doit constituer un important potentiel d'innovation capable de relever ce défi en ce début du troisième millénaire. Au demeurant, la recherche des valeurs de la société de l'information, qui repose sur l'usage et la maîtrise des NTIC, reste davantage tributaire de l'appropriation de la connaissance que sous-tend la formation de l'homme. Car, sans ce mécanisme, l'information est certes une donnée importante, mais insuffisante, voire sans grande incidence. Cette orientation est en effet un enchaînement de la logique qui sous-tend la condition sine qua non pour la réforme profonde de notre système communicationnel, informationnel et éducatif. Celui-ci doit prévoir notamment la généralisation et la promotion des nouvelles technologies de l'information et de la communication et leur extension à l'ensemble des secteurs de la vie sociale. Dans un premier temps, il s'agit d'une démarche claire, globale et durable qui vise la concrétisation de deux objectifs, à savoir: le premier objectif est de bien cerner les contours de la société de l'information, afin de mieux mesurer l'ampleur de la fracture numérique et de réduire son impact; le deuxième objectif vise l'amélioration de la position de l'Algérie, à l'échelon international, en matière d'usage des nouvelles techniques de l'information. Dans un deuxième temps, cette étincelle pédagogique, qui vise à faire des nouveaux médias un vecteur incontournable dans l'émergence de la nouvelle société, doit mettre en évidence les dysfonctionnements du dispositif de formation de l'homme, en vue d'améliorer son niveau et sa performance en Algérie. Cette observation porte sur la qualité de la formation et la notoriété du dispositif de la formation initiale, continue et spécialisée, ce qui fournit un éclairage sur «la fracture alphabétique» en Algérie qui peut être considérée dans bien des cas comme un véritable fléau social. Parallèlement, l'Algérie a lancé en septembre 2005 le «Projet Ousratic» pour doter 5 millions de foyers d'un micro-ordinateur à l'horizon 2010, soit une moyenne d'un million par an, mettant en chantier un véritable projet sociétal. Il s'agit là d'un «projet-symbole» de la nouvelle ère qui met l'homme au coeur du développement, en mettant l'accent sur l'importance de ce moyen dans le social, le politique et le pédagogique, c'est-à-dire trois fonctions qui impliquent une grande participation de la société. En effet, avec l'informatique, la télévision, le téléphone mobile, les satellites, la communication devient un phénomène très complexe. Dans le débat actuel, notamment avec l'émergence de ces nouveaux médias, l'acte de »communiquer plus et plus vite» est systématiquement mis en avant. Face à la multiplicité des enjeux des nouvelles techniques de l'information, il nous appartient de mobiliser les capacités de la société pour valoriser les immenses atouts de l'Algérie dans la nouvelle ère et bâtir une société de l'information plus inclusive, plus juste et plus solidaire. *Docteur d'Etat en Sciences de l'information et de la communication


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