Algérie

Au bord de la guerre civileEgypte



Au bord de la guerre civileEgypte
Placée en état d'urgence et sous couvre-feu décrété au Caire et dans 13 provinces, elle pourrait plonger dans le chaos généré par le risque évident de dérapage du « Vendredi de la colère » lancé par les Frères musulmans, appelant à rejoindre, à partir de toutes les mosquées de la capitale, le nouveau point de ralliement, la place Ramsès, quadrillée par des miliaires aux aguets, des policiers anti-émeutes et, fait nouveau, par des « comités d'autodéfense populaires », dirigés par le mouvement Tamaroud. La journée de tous les périls compte déjà ses premiers morts : 70 morts selon certaines sources. Le bilan effarant (578 morts et plus de 3.000 blessés) s'alourdit et imprime une fracture sanglante qui menace la nouvelle l'Egypte dans ses fondements et son unité. A Ismaïlia, sur le canal de Suez et à Damiette, elle pleure ses nouvelles victimes. A Ramsès, l'Alliance contre le coup d'Etat a annoncé la mort de 25 manifestants. Dans les grandes villes, comme Alexandrie (nord), Beni Soueif et Fayoum (sud du Caire) et la ville touristique de Hourghada sur la mer Rouge, le crépitement des armes s'est fait entendre. La violence prévaut dans les deux Egypte, qui, chacune, campe dans une logique de confrontation. Face au défi du mouvement islamiste décapité, soutenu à bout de bras par le Hamas palestinien et d'autres groupes islamistes défilant à Khartoum, Amman, al Qods et en Cisjordanie, les autorités égyptiennes, qui ont jusqu'ici salué « la très grande retenue » de la police, menacent de durcir davantage la répression en autorisant les forces de l'ordre de tirer à balles réelles. L'annonce a été faite après les attaques lancées contre le siège de la province de Guizeh, dans la banlieue du Caire, au cours desquelles neuf policiers et militaires ont trouvé la mort. Elle traduit la détermination du gouvernement intérimaire de mettre fin aux sit-in qui durent depuis un mois et demi qu'« aucun Etat qui se respecte n'aurait tolérés ». Dans une intervention à la télévision, Hazem Beblawi s'est toutefois engagé à poursuivre la mise en 'uvre du processus électoral qui doit conduire aux élections générales, au début de l'année 2014. Face aux critiques de l'Occident dénonçant le « carnage », les autorités de transition ont légitimé le recours à l'action armée en accusant les Frères musulmans « loin de tout pacifisme, malgré les déclarations de leurs dirigeants ». Dans un communiqué émis par le bureau de presse et d'information de l'ambassade d'Egypte à Paris, « les preuves des dénégations » sont listées dans un long réquisitoire : des routes coupées dans plusieurs provinces, des armes et des munitions découvertes à la place Ennahda, les appels au meurtre contre la police et l'armée, les tirs à balles réelles depuis les toits sur les forces de l'ordre, les attaques contre les postes de police, les églises incendiées. « Ce qui se passe actuellement en Egypte est une affaire intérieure et l'Egypte n'acceptera aucune pression étrangère ou ingérence internationale », conclut le communiqué. Au bord de la guerre civile, l'Egypte vit le temps des divisions provoquées par la démission de ElBaradei et la retraite sur la pointe des pieds de l'imam d'El Azhar qui s'est désolidarisé de l'opération. Mais le chaudron égyptien qui inquiète l'Occident, qui tente de parler d'une seule voix, divise le monde arabe partagé entre la condamnation sans équivoque formulée notamment par le Qatar et le refus du « terrorisme » et des « ingérences » exprimé par le roi Abdallah d'Arabie saoudite, dans une déclaration reproduite par l'agence de presse SPA appelant « les Egyptiens, les Arabes et les musulmans à s'opposer à tous ceux qui tentent de déstabiliser l'Egypte ». Mais où est donc passée la Ligue arabe d'Al Arabi '


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