Au bon vouloir'

Jamais élections législatives, les moins courues par rapport aux présidentielles et locales, n'ont fait l'objet d'autant de soins de la part du pouvoir. C'est vraiment un accouchement assisté qui se déroule sous nos yeux et ne manquent que les anges au-dessus du berceau pour accueillir la nouvelle APN. Mais trop de manipulations génétiques donnent parfois naissance à des monstres que le géniteur rejette.En plus des appels incessants au citoyen électeur à aller accomplir son droit électoral (un des rares qui lui soit accordé quand le besoin se fait sentir), les paris, comme par miracle, se remodèlent sur un puzzle déconcertant. Hier encore, le FLN était en guerre contre les redresseurs qui déniaient à la direction actuelle la légitimité et de tenir droit la barre. Consacrant son temps à colmater les brèches et à recoudre les mailles de la cuirasse, Belkhadem n'a pas vu arriver le frère ennemi de son côté droit, celui avec lequel il a contracté une alliance. Le MSP, en l'occurrence, qui a déserté le bateau avant le naufrage tout en soignant son allégeance au capitaine et à son programme. De quoi dérouter les étudiants et les professeurs de sciences Po.
Gardant un pied sur chaque berge, Abou Djerra Soltani abandonne ses amis du gouvernement, tout en laissant ses représentants au sein de l'équipe qui travaille à la réussite du programme du Président. De l'autre côté, il s'en va faire de l'opposition pour ratisser large sur une niche d'électeurs convoitée par plusieurs adversaires, certains ayant été dégagés par lui-même parce qu'ils lui faisaient de l'ombre et que les autres commençaient à montrer les dents.
Le décor étant ainsi planté, et à quelques encablures d'une échéance qui sera suivie à la loupe par les laboratoires d'experts étrangers, il semble que l'ordre soit donné pour gérer l'événement dans la transparence ?la plus transparente possible? et que le pouvoir n'a plus les moyens d'autrefois pour doser, à son bon vouloir, la cocotte électorale. Le discours d'Oran et la gravité des propos du Président, auxquels il faut ajouter la lettre de l'ANP aux médias, un vendredi jour férié, ont dû être reçus cinq sur cinq. Aller en ordre serré aux élections et chacun sera servi en fonction de la spécificité algérienne? du moment. La transition n'est pas encore achevée.
O. A.
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