Au bénéfice du doute
La plume caracole allègrement sur le papier. Thèses et exégèses. Toute la pathologie d?un fléau nauséabond et insalubre qui nous nargue tel un désir obscur. Mais il ne suffit pas de diagnostiquer pour quitter la nasse. Après le dos rond, la croisade. C?est le credo des pouvoirs publics qui déclenchent la riposte. Chat échaudé ne craint plus l?eau froide. La ville ne doit pas vivre et s?accommoder de remugles accumulés. Il faut cicatriser les plaies, renflouer le sens civique, fortifier l?espoir. Plutôt qu?actions hâtives et aléatoires, des signaux forts. Des messages sérieux. On laisse croire à une rupture définitive avec les effets de manche. Vaste programme. Repentance utile. Sauf, qu?il y a loin de la coupe aux lèvres. Même si la « rue » ne demande qu?à adhérer et pourquoi pas, participer. Parce qu?il y a cet incontournable sentiment de doute, de méfiance, forgé par la déception et la désillusion. Il traîne comme une mauvaise herbe. L?opinion publique affiche encore une moue dubitative et à front de taureau, face à ce qui s?apparente à un remue-ménage, à un air de déjà vu. Elle ballotte et hésite. Elle sous-estime les ambitions et les volontés proclamées, il est vrai, avec conviction et détermination par la force publique. Le réancrage avec l?alpha et l?oméga d?une lutte sans merci contre la dégradation de l?environnement dans la capitale, ne suscite pas une adhésion sincère et profonde. Le temps des fariboles ineptes, du prêchi-prêcha et des farces a fait son ?uvre. Une évidence ultravisible. La ville aspire à se relever. Et le simple quidam, pragmatique à souhait, ne mise que sur une réhabilitation validée par une entreprise au long cours. Faut-il lui en vouloir, quand la capitale est réduite à engranger les dividendes d?un certain sommet ?
Posté Le : 13/04/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed B.
Source : www.elwatan.com