Au 100e jour de grève de la faim, 370.000 signataires pour fermer Guantanamo

Au 100e jour d'une grève de la faim sans précédent vendredi à Guantanamo, quelque 370.000 personnes ont réclamé la fermeture de la prison controversée, dans une pétition remise à la Maison Blanche, selon les organisateurs. Alors qu'à des milliers de kilomètres de Washington, le nombre de détenus nourris de force a atteint son maximum dans l'histoire des grèves de la faim à Guantanamo, des militants vêtus de combinaisons orange et de cagoules noires s'alignaient devant les grilles de la Maison Blanche pour délivrer le même message: "Fermez Guantanamo". "Immorale, illégale, inefficace", proclamait une large banderole noire. "Des années de détention sans inculpation ni procès ont créé un sentiment de désespoir chez les hommes de Guantanamo, qui sont plus de 100 à avoir rejoint la grève de la faim", a déclaré Richard Killmer, directeur de la Campagne religieuse nationale contre la torture, lors du rassemblement, à l'appel aussi d'Amnesty International et d'autres organisations de défense des droits de l'homme. Le colonel Morris Davis, ancien procureur militaire de Guantanamo, a remis à la Maison Blanche les noms de 370.000 signataires d'une pétition qu'il avait lancée et qui exhorte Barack Obama: "Libérez-les, renvoyez-les chez eux ou traduisez-les en justice!". Sur un pantin représentant Barack Obama, les militants avaient rappelé les déclarations du président américain: "Je pense qu'il est crucial pour nous de comprendre que Guantanamo n'est pas nécessaire pour garder l'Amérique en sécurité". Ou encore: "Guantanamo coûte cher, elle ternit notre réputation internationale". A Cuba, 102 des 166 détenus observaient vendredi une grève de la faim, dont certains depuis le 6 février, et 30 d'entre eux étaient alimentés par des sondes naso-gastriques, selon les autorités de la prison. Le nombre de prisonniers ainsi nourris de force a atteint son plus haut niveau depuis 2005, quand la plus importante grève de la faim de Guantanamo touchait 142 détenus sur 575, dont 30 étaient alimentés par des tubes, a précisé le lieutenant-colonel Samuel House. Vendredi, un seul détenu était hospitalisé, sans que sa vie soit en danger. Ils étaient jusqu'à six ces dernières semaines, a ajouté le porte-parole. (afp)