Attribution des licences d'importation: Un nouveau régime sera instauré

Dès 2018, un nouveau régime d'attribution des licences d'importation sera mis en place, et ce, pour promouvoir la production locale. C'est ce qu'a indiqué le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi, lors de son passage, hier, à l'émission Invité de la rédaction de la chaîne III de la Radio nationale.«Atteignant les sommets, les chiffres des importations ont dépassé de loin les normes. Suite à ce constat, le gouvernement va procéder à une mise en adjudication des licences pour une meilleure transparence », a-t-il précisé. Selon lui, plusieurs produits ont été importés massivement avant la mise en place des contingents. Alors que, les importations du pays ne devraient pas atteindre les 40 milliards de dollars. Cependant, en 2016 cette barre a été largement dépassée avec un montant de 46,72 milliards de dollars. A ce sujet, il dira cette hausse a été du au lancement de plusieurs programmes de développement. Le ministre du Commerce observe qu'il existe, aujourd'hui, très peu de filières industrielles qui parviennent à assurer une bonne couverture de la demande nationale, laquelle, admet-il, est compensée par les importations. Précisant aussi que 65% de la facture des importations est constituée d'équipements industriels et des matières premières, 17% de biens de consommations alimentaires et le reste de produits finis. Et d'ajouter que cette année le taux de couverture des importations sera de 80 à 82% . Sur ce volet,
M. Benmeradi espère, à partir de l'année prochaine, une couverture totale des importations par les exportations. Selon lui, cet objectif sera atteint, dès la mise en place d'une nouvelle liste d'importation. Dans ce sens, M. Benmeradi a affirmé que la mise en place du nouveau système d'attribution des licences d'importation aidera à filtrer les produits qui n'ont pas besoin d'être importés. Il enchaîne, « les différents départements sont en train de collaborer entre eux, afin de déterminer la nouvelle liste des produits qui devront être importés ». « Cette liste sera élaborée, pour éviter des importations massives avant leur mise en place », a-t-il ajouté. A cet effet, a assuré que la reprise de la production nationale sera encouragée, en imposant des barrières aux produits fabriqués localement et en facilitant l'accès de ceux indispensables à l'appareil de production. Il dira également que « plusieurs produits qui ont été importés auparavant n'ont plus besoin d'être importés à l'instar des céramiques, du bois, du rond à béton, ainsi que le ciment. Car la production nationale est suffisante pour couvrir les besoins locaux, voire exporter. Selon le ministre, des demandes d'autorisation d'exportation de la part de producteurs locaux ont été exprimées.
35 milliards en 9 mois
Le ministre du Commerce a souligné que durant les neuf premiers mois de 2017, la facture des importations a atteint les 35 milliards de dollars contre 47 milliards en 2016, engendrant un déficit de 19,5 milliards DA. Dans ce sens, M. Benmeradia a assuré qu'un tel déficit ne peut pas être comblé en une année et qu'il sera aussi enregistré cette année. Cependant, l'invité de la rédaction a estimé que compte tenu de ces tendances du commerce extérieur, il sera peut-être possible de contenir les importations à moins de 40 milliards pour 2017, ce qui va contribuer à ramener le déficit commercial de 17 à 10 milliards de dollars. S'exprimant au sujet des licences d'importation de véhicules, M. Benmeradi a indiqué qu'aucune décision n'a été encore prise par le gouvernement sur la question des quotas pour 2017. Au regard des délais qui nous séparent de la fin de l'année, 2017 sera une année blanche en matière d'importation de véhicules, a-t-il estimé. Toutefois, il prendra le soin de préciser que la production nationale atteindra les 100.000 véhicules cette année. Ce qui permettra de répondre à la demande nationale.
Quant aux prix de la banane, il a tenu à rassurer qu'ils ne vont pas tarder à revenir à la normale, et ce, après la libération du reste du quota d'importation de 2017. 40% du quota de la banane a été distribué jusqu'à maintenant, a-t-il avancé tout en précisant que le reste de ce quota sera livré lors des prochaines semaines.