ATTRIBUTION DE LOGEMENTS À TIARET Quand l'affichage des listes attise les appréhensions

Apparemment, l'attribution de logements, toutes formules confondues, est loin d'être une mince affaire pour les commissions de daïra, en raison des mouvements de protestation déclenchés par des citoyens mécontents et qui débouchent, très souvent, sur le gel ou l'annulation des listes.
En effet, ce sentiment de «crainte» est lié aux derniers incidents qu'ont connus plusieurs localités de la wilaya de Tiaret, à l'instar des autres contrées, où les listes des bénéficiaires ont été carrément remises en cause. Tout récemment, des groupes de citoyens se sont rassemblés devant le siège de la daïra de Sougueur afin de contester la liste des bénéficiaires des 309 logements sociaux locatifs pour avoir été truffée, selon eux, d'indus bénéficiaires. La situation avait même nécessité l'intervention de Abdelaziz Belkhadem alors en visite familiale à Sougueur. Les choses ne se sont apaisées qu'après le gel de la liste en question en attendant une étude approfondie ordonnée par le wali de Tiaret et les résultats des recours introduits pour la circonstance. Et pourtant, selon des échos en provenance de la région, exception faite de certains noms qui se sont «glissés» parmi les heureux bénéficiaires, la liste comportait des gens dans un réel besoin d'accéder à un toit. Quelques jours plus tard, à Frenda précisément, quatre postulants n'ayant pas été relogés au titre d'une opération de résorption de l'habitat précaire (RHP) n'ont pas trouvé mieux que de s'asperger d'essence devant les badauds avant que les services de sécurité n'interviennent pour éviter le drame. Cette tentative d'immolation collective, qui avait engendré une vive panique parmi la population, a abouti, tout bonnement, vers l'annulation temporaire des listes par crainte d'éventuels autres dérapages. La daïra de Aïn Kermès n'est pas en reste de ces mouvements de contestation publique puisque la distribution de 60 unités RHP au chef-lieu de la commune et 60 autres à Merdissa a incité certains à réagir même si le degré de protestation n'était pas aussi important. Selon nos sources, l'insuffisance du quota par rapport au recensement effectué en 2007 qui a fait ressortir 207 cas concernés par le recasement serait vraisemblablement à l'origine de ces situations. D'autres commissions d'attribution de certaines daïras concernées prochainement par l'affichage des listes sont, désormais, sur le qui-vive et arrivent difficilement à gérer un dossier si brûlant, situer une demande grandissante et un déficit criant de quotas. Cela dit, l'exode massif qu'a subi la région durant les dernières années ou encore l'acquisition de logements par des indus bénéficiaires, qui se traduit par des sous-locations et autres reventes, sont, entre autres, des facteurs on ne peut plus contrariants dans la maîtrise d'un dossier aussi épineux.