ATTITUDES Le bourreau

naiyach@yahoo.fr
Un petit garçon de 7 ans tape sa camarade de classe. Rien d'exceptionnel, sommes-nous tentés de dire. Mais le pauvre gamin, en s'adonnant à ce jeu plutèt prisé quand on a cet âge, était loin de se douter que ce geste, somme toute anodin, innocent et ma foi courant, allait tourner au drame. L'histoire nous a été rapportée la semaine dernière par un journal arabophone. Les faits se sont déroulés dans l'Est algérien. L'enfant sera happé par une dame à la sortie de l'école. Elle le conduira chez elle, le ligotera sur une chaise, chauffe une fourchette et, déchaînée, l'appliquera, brûlante, sur toutes les parties du corps du supplicié. Notre bourreau justifiera son acte devant le juge en accusant sa victime d'avoir commis un attentat à la pudeur sur sa fillette du même âge. En parcourant l'article, il nous est difficile de comprendre comment peut-on devenir tortionnaire, et de surcroît justifier son crime ' Torturer un bambin qui commence à peine à perdre ses dents de lait, puis l'accuser d'un tel délit relèverait, selon les spécialistes, de la démence. Notre bourreau s'acharnera sur un corps frêle et sans défense, l'afflige d'un tel supplice sous prétexte de protéger sa fille et d'en punir tous ceux qui oseraient s'en approcher, même un chérubin de 7 ans dont la joie est de taquiner ses camarades, d'être fier d'en avoir tapé quelques-uns et même quelques-unes, et le lendemain, content de les retrouver, de leur demander pardon et de recommencer. On confisque ainsi à ces enfants leurs meilleurs souvenirs d'enfance, des souvenirs où se mêlent pleurs, cris, joie et tristesse. Le plus abject dans cette triste histoire c'est que notre torturé ne sait même pas de quoi il est «accusé», il n'a jamais mis les pieds dans un tribunal. «Attentat à la pudeur», du chinois pour lui. Fermons les yeux une seconde, imaginons-nous dans cette salle d'audience et écoutons le criminel parler de sa victime. Nous aurons toutes les peines du monde à croire qu'il s'agit là d'un enfant de 7 ans.