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Sortant du lot parce que vive, active et refusant d'être comme les autres, «elle bouge trop et ne tient pas en place», ne cesse d'asséner la maîtresse à ses parents. La petite Sonia, qui entame sa première année scolaire, se trouve marginalisée par son enseignante qui, pour s'en débarrasser, l'a tout bonnement mise au fond de la classe.
Après 35 ans de services et un diabète qui la mine, elle n'a ni la force ni l'engouement d'antan. Ainsi, elle pourra donner ses cours sans être dérangée par les questions pour le moins pertinentes de l'élève, mais qui ne l'intéressent guère. Sonia, comme pour rappeler à son enseignante qu'elle est là, qu'elle existe, se manifeste à sa manière : elle lève le doigt la première pour répondre aux questions, mais elle n'est pas interrogée, demande à aller au petit coin, mais elle est vite rabrouée. Alors, en désespoir de cause, Sonia se résigne, prend une feuille de dessin et gribouille en attendant que la cloche sonne. Elle fait vite de ranger ses affaires avant d'être rappelée par sa maîtresse : «Donne-moi ton livre de mathématiques, tu feras ton exercice à la maison et je le veux pour demain.» Sonia n'est pas contente d'avoir des devoirs. - Pourquoi c'est toujours moi qui dois travailler à la maison, j‘aimerais tant faire mes exercices en classe comme tous mes camarades ' Mais la maîtresse dit que je suis lente, c'est vrai, tous finissent toujours avant moi. Je voudrais tellement finir vite comme eux, mais je n'y arrive pas. En plus, la maîtresse me gronde à chaque fois et répète qu'elle n'a pas de temps à perdre avec moi. Elle suit les autres. Moi, je n'ai qu'à travailler à la maison si je veux les rattraper. Des propos ahurissants qui ont bouleversé les parents de Sonia. Pourtant, ils connaissent leur petite, ils savent qu'elle peut assimiler comme tous ses camarades, il suffit de lui expliquer peut-être un peu plus, de prendre le soin de la corriger. Mais au lieu de cela, la solution de facilité est vite trouvée : Sonia doit être mise à l'écart. Elle est bien où elle est : au fond de la classe, personne ne la remarque, surtout pas l'inspecteur qui effectuera bientôt sa visite ! Elle trouve cela injuste de n'avoir pas la même chance que ses camarades, celle de pouvoir s'assoir au premier rang pour mieux voir sa maîtresse, l'entendre mieux et pouvoir participer aux cours, faire ses exercices aussi rapidement que les autres. Elle ne comprend pas que son «tort» c'est de ne pas ressembler aux autres. Mais elle est Sonia. Pour cela, elle ne peut pas bénéficier de l'égalité des chances car elle est tout simplement différente.
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Posté Le : 02/02/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Naïma Yachir
Source : www.lesoirdalgerie.com