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Il était fier de parler de la belle correction infligée à ce fils qui, tête dure, avait toutes les peines du monde à se concentrer sur ses leçons : «Moi je suis sans pitié quand il s'agit des études. La dernière fois, alors que je lui faisais réviser ses maths, il était tête en l'air et excédé, ne pouvant contenir ma colère, j'ai retiré le tiroir de la commode et je le lui ai balancé en plein visage.
Heureusement, il a baissé la tête et l'a évité de justesse.» «C'est comme cela et pas autrement qu'ils apprendront», renchérit cet autre père qui s'enorgueillit d'avoir donné une bonne paire de claques à son rejeton jusqu'à ce que le sang gicle de son nez parce qu'il a eu un 2 en histoire-géo. Qui dit mieux ' Eh bien, c'est cette maman qui élève seule ses quatre enfants : la réussite dans leurs études, elle en a fait une véritable obsession. Etre les meilleurs de l'école, c'est sa raison de vivre, quel qu'en soit le prix à payer. Un jour, sa fille, qui avait eu un tableau d'honneur au lieu des félicitations comme elle en avait l'habitude, a reçu sur la tête le couvercle d'une cocotte minute, seul ustensile à portée de sa main. Elle s'en est sortie avec des points de suture. Quant à la mère, elle dut comparaître devant le juge après une plainte du paternel. Chafia, qui est grand-mère aujourd'hui, se souvient encore du jour où son papa l'a conduite dans la salle de bains un fil électrique à la main, puis s'est enfermée avec elle, pour ensuite la rouer de coups. Elle n'a dû son salut qu'à sa pauvre mère qui jurait par tous les dieux qu'elle ferait venir la police s'il ne cessait pas de la battre. Son «crime», c'est d'avoir pris une figue tombée de l'étalage d'un marché. Elle avait tout juste huit ans. Sa maman l'avait envoyée acheter un kilogramme de pommes de terre. Mohamed, ce père de famille, sera pour sa part mis en garde par son épouse de ne jamais battre ses filles. Faisant fi de cette instruction, il s'aventurera un jour à corriger l'une d'elles. Résultat des courses : un œil au beurre noir et l'arcade sourcilière fendue. L'homme battu se défendra en traînant son épouse devant les tribunaux. Ines, cette gamine de sept ans, devant le refus catégorique de sa maîtresse de la laisser partir au petit coin, fera pipi dans sa culotte en pleine salle de cours. Elle sera la risée de tous ses camarades qui l'ont traitée de pisseuse. Humiliée, elle n'a jamais pu remettre les pieds dans cette école. Tout compte fait, on est loin de baigner dans le bonheur !
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Posté Le : 29/12/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Naima Yachir
Source : www.lesoirdalgerie.com