ATTITUDES

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Quelques jours avant sa mort, elle était allongée sur son lit rassérénée et heureuse. Son époux, assis à son chevet, l'observe et l'écoute avec une attention particulière. «Slimane, regarde comme ils sont beaux ces papillons qui voltigent autour de ma tête. Je n'en ai jamais vu de pareils. Le bleu, le jaune, le rouge, c'est fascinant. Et toute cette verdure, je crois que c'est cela le paradis ! Regarde ces deux belles petites filles toutes de blanc vêtues, elles m'appellent pour les rejoindre. Ce sont les jumelles que nous avons perdues il y a 20 ans.» Slimane essuie ses yeux. Il a vite compris que Saâdia avait déjà un pied dans l'au-delà . Qu'elle le quittera bientôt. Il se souvient que sa mère aussi avait eu une vision trois jours avant de quitter ce bas monde. Son mari, décédé dix ans plus tèt, pleurait et la suppliait de venir lui rendre visite. C'est un signe qui ne trompe pas.
Les morts voient leur mort. Le meilleur ami de Slimane lui racontait que son fils contemplait une maison au milieu d'une immense montagne ; tout en se dirigeant vers elle, ses grands-parents, debout au pas de la porte, l'appelaient en lui faisant signe de s'approcher. Quand ils sont partis, il avait 15 ans. Il en avait 30 quand il les a rejoints. «On dit qu'ils sont sereins et sont heureux de se reposer enfin de leurs souffrances», soupire Slimane.
Il était toujours à ses côtés dans les pires moments de sa vie. Il l'a soutenue, apaisé ses douleurs.
«C'était une femme qui m'a toujours obéi, qui ne m'a jamais exigé quoi que ce soit, toujours présente et disponible. Aujourd'hui, je suis serein et heureux malgré mon chagrin car je sais qu' elle a vu le Paradis.»