Algérie

ATTITUDES



ATTITUDES
[email protected]/* */Après une agréable journée passée en compagnie de sa fiancée, Lyès, ce jeune médecin frais émoulu, raccompagne sa bien-aimée à son lieu de résidence. Le chemin leur a semblé court tant les moments étaient riches en émotion. Ce jour-là , Lyès n'a pas eu le temps de faire un petit coucou à sa future belle-famille et a dû attendre quelques minutes dans la voiture pour s'assurer qu'Amel est arrivée à bon port.Dans sa brève attente, un jeune homme baraqué s'approche du véhicule, et le regardant de très haut, lui fait signe de la main en lui intimant l'ordre de déguerpir illico presto. Lyès, stoà'que, ne le regarde même pas et continue de tripoter son téléphone. Agacé par son indifférence, notre malabar prend son air le plus sévère et toque à la vitre. Lyès l'ignore de plus belle. La scène est suivie de loin par d'autres jeunes hommes, vraisemblablement les gardiens du temple. L'attitude de Lyès ne sied guère à ce groupe de «houmistes» adossés au mur du bâtiment. Ils se jettent des regards codés, et trois d'entre eux, la démarche sûre, se dirigent vers la voiture, décidés à intimider Lyès, mais surtout à le dissuader de faire la forte tête. L'un d'eux lui demande de baisser la vitre. Lyès, d'un calme olympien, l'entrouvre.«Il me semble que tu n'as pas encore compris. On t'a demandé de partir d'ici. Notre quartier est honorable, nous comptons préserver sa réputation. Alors, file, et c'est la dernière fois qu'on te voit rèder par là .» Tombant des nues, il n'en croit pas ses oreilles. Il se dit dans son for intérieur : «A ce point, les libertés individuelles se rétrécissent. A ce point nous ne pouvons plus être libres de nos mouvements, de nos actes sans se faire agresser verbalement, voire physiquement !» Ne répondant pas par la violence, lui, qui a pratiqué un sport d'autodéfense, dans lequel il excelle du reste, a renoncé à réagir en optant plutôt dans ce cas-là pour la maîtrise de soi. Il a remonté sa vitre et démarré. Quel paradoxe, pensera-t-il, «ce seront ces mêmes énergumènes qui resteront de marbre en assistant à un vol ou à une agression. Ils diront qu'ils n'ont rien vu si un de leurs voisins se faisait cambrioler».En racontant sa mésaventure à son copain, ce dernier, étonné, lui répondra que ce même incident, il l'a vécu lui aussi, «sauf que moi, ils me l'ont fait savoir avec politesse et beaucoup de tact». Nous n'osons pas y croire, mais cela nous replonge dans un passé pas très lointain, une période macabre, révolue, où on faisait la chasse aux couples. Des gardiens du temple qui veulent se transformer en chasseurs de couples. Oh ! non, basta...


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