ATTITUDES

[email protected]/* */Flambée des prix, humeurs fracassantes, violences, des comportements récurrents et bien ancrés chez les jeûneurs et qui font l'ambiance pour le moins électrique de Ramadhan. Mais cette année, un ingrédient de taille supplantera cette aura survoltée qui fera bel et bien l'exception chez les jeûneurs : ces pauvres candidats qui repasseront les épreuves du bac.Calamité. Alors que parents et élèves s'apprêtaient à affronter le stress des résultats, voilà que nos potaches devront se préparer pour un second supplice, avec cette fois le ventre creux. Les langues se délient, et l'on a presque oublié la hausse des prix et cette boulimie qui nous hante et nous tenaille dès les premières heures du jour. Repasser l'examen est désormais sur toutes les langues. Hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, dans la rue, les transports en commun et partout ailleurs, le bac «session spéciale» est au centre des débats les plus enflammés. Et chacun y va de son analyse. Les mamans sont atterrées. Elles pleurent leurs enfants qui ont trimé toute l'année, passé des nuits blanches à potasser. Les plus anxieuses frisent l'hystérie quand elles en parlent. «C'est injuste ! Ma fille est une excellente élève ; elle est sortie des épreuves en sautant. Elle a lâché un ouf de soulagement qui lui est sorti des entrailles. Elle parlait déjà de son choix pour son inscription à l'université. Aujourd'hui, elle est affligée. Elle ne veut même plus parler de l'examen. Elle ne dort plus. J'ai vraiment peur pour elle. Sa camarade, qui a quitté la salle d'examen en pleurant, est en revanche folle de joie. C'est pour elle une aubaine inespérée. Elle est heureuse d'avoir une seconde chance pour se rattraper. ''Cette fois, je ne le raterai pas. Nous allons vivre l'enfer une seconde fois avant, pendant et après les épreuves. En plus, en plein mois de Ramadhan.»