naiyach@yahoo.frLes yeux rougis par les larmes, Nesrine quitte l'école en courant. Sa maman l'attend devant le portail de l'établissement. Elle est furieuse. Elle cache sa colère. Elle sait que sa fille a encore été battue par l'enseignante. Elle l'interroge :- Tes yeux sont rouges, que t'est-il arrivé '- C'est la maîtresse maman, elle m'a encore frappée devant les élèves, et tout le monde s'est moqué de moi. Pourtant je n'ai rien fait, j'ai juste répondu à la place de ma camarade.Médusée, et pour seule réponse elle dira : «Viens ma chérie, rentrons à la maison.»Cette fois Samira décide que ce sera le papa qui ira voir la maîtresse.- c'en est trop, je lui ai maintes fois répété de ne plus la toucher, mais rien n'y fait, elle reprend de plus belle. Cette fois je préfère que ce soit toi qui aille lui expliquer et j'espère que ce sera la dernière.Le papa, de son air le plus serein, demande des explications à la maîtresse.- Dois-je vous rappeler que le châtiment corporel et verbal, l'humiliation sont interdits par la loi qui est on ne peut plus claire, du reste '- Mais monsieur, il faut me demander la raison '- Madame, il n'y a aucune raison pour frapper un élève de dix ans. Cette fois, je souhaiterais que vous le compreniez. Sur ce, je vous salue.Il aura été on ne peut plus précis, bref et concis.La maîtresse, quant à elle, aura reçu la pire des humiliations.«D'accord, je ne la frapperai plus. Mais comptez sur moi pour ne plus la rater, et au moindre petit dérapage ce sera des punitions qui lui feront tordre les doigts», dira-t-elle en son for intérieur.Les autres élèves, eux, l'ont compris. Il n'est pas question de recopier des dizaines de fois les leçons.- Alors, Omar, toi qui ne cesse de bavarder, tu veux écrire 100 fois «je ne dois pas parler en classe» ou recevoir dix coups de bâton» 'Le choix est vite fait. Il prépare déjà ses mains.- Madame, Madame, les coups.Vient alors la revanche sur Nesrine, qui faisant tomber son stylo par terre, s'accroupira pour le ramasser, et en se levant poussera la chaise par inadvertance, qui fera du bruit. Un bruit qui agacera notre maîtresse. Et, en jubilant, elle s'adressera à la gamine :- Bien sûr, Nesrine, je n'ai même pas besoin de te demander de choisir. Alors tu écriras 100 fois «je ne dois pas faire du bruit en classe».Le petit Omar, assis derrière elle, lui souffle : «Voyons Nesrine, ne sois pas bête, l'écriture va te fatiguer les doigts et les mains, fais comme tout le monde donne tes mains. Cinq, dix coups... c'est rien et puis, ça passe comme un éclair, ça te fait mal un peu, et tu ne sentiras plus rien. Pour rien au monde je ne choisirai les punitions même si je dois recevoir cent coups. Tu te rends compte, au lieu de jouer, je vais passer ma soirée à écrire et en plus je me ferai sermonner par mon père. Il n'en est pas question.»Nesrine, qui est forte de caractère, n'abdique pas. Pour elle, les coups elle les ressent non pas sur sa peau mais dans son cœur.A la sortie des classes, alors que Nesrine était fière d'annoncer à sa maman qu'elle n'a pas choisi le bâton, deux mamans faisaient l'éloge de ce bâton : «Mais qu'est-ce que c'est que cette nouvelle mode de ne pas frapper les élèves '!. A notre époque, si par malheur notre enfant se plaignait d'être battu, on lui administrait une bonne correction.D'ailleurs dans un des prêches du vendredi, il a été dit que si après trois mises en garde les enfants ne se rangent pas, frappez-les. Mais bien sûr, il y a coups et coups.Nesrine, contente, s'en va en sautillant.
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Posté Le : 11/04/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Naé Ì„ma Yachir
Source : www.lesoirdalgerie.com