Algérie

ATTITUDES



ATTITUDES
naiyach@yahoo.frAllongée sur son lit, le visage blême, les traits tirés, Hassiba étouffe des cris de douleur en mordant ses lèvres. Sa jambe truffée de broches a doublé de volume, elle repose sur un coussin.Des ecchymoses parsèment ses bras. «C'est une miraculée», nous dira sa sœur les larmes aux yeux. «Un chauffard, un assassin, c'est lui le coupable.»Le coupable, après l'avoir percutée de plein fouet parce qu'elle gênait sa course effrénée, poursuivra sa route sans même regarder derrière lui. Hassiba, médecin scolaire, sera stoppée par la glissière à béton et perdra connaissance. Elle ne devra son salut qu'à une ambulance qui passait par hasard au moment même de l'accident. Elle sera évacuée in extremis à l'hôpital de Blida où elle recevra les premiers soins. Son état est jugée très grave : hémorragie interne, diaphragme endommagé, foie atteint et les os de sa jambe droite effrités. La chance ne la quittera pas puisqu'elle sera prise en charge par une équipe chevronnée. Chaque minute compte. Elle subira une intervention chirurgicale. Les chirurgiens tentent l'impossible pour la sauver. Elle sombre dans un coma. Il faudra attendre pour crier victoire.Ses sœurs, ses frères sont atterrés. C'est comme si le ciel leur était tombé sur la tête. «Notre vie a basculé en quelques minutes», disent-ils. La maman, cardiopathe, ne saura rien de l'accident.«L'attente fut un supplice pour nous, elle nous sembla une éternité. Nous n'avions aucun espoir de la voir revivre. Mon autre sœur, médecin elle aussi, était notre unique repère. Mais elle aussi ne croyait pas beaucoup à ce qu'elle se réveille de son coma. Cela relèverait du miracle si elle s'en sort. Nous priions Dieu pour que notre sœur nous revienne. Ses trois enfants, dont le dernier d'àpeine un an et demi, pleuraient son absence.» Hassiba revenait de l'école où elle avait terminé une opération de vaccination. Elle avait hâte de retrouver ses enfants, surtout le tout petit qui lui manquait beaucoup. Mais un terroriste de la route en a décidé autrement. Après avoir commis son crime, il s'est tout simplement volatilisé, et qui sait, combien d'autres victimes va-t-il faucher sur son chemin 'Hassiba ouvrira les yeux après cinq jours de coma. Elle est sauvée ! La seule image qu'elle gardera, c'est ce semi-remorque qui lui collera au pare-choc, puis lui donnera un sacré coup. Elle se retrouvera éjectée contre la glissière à béton. Puis plus rien.




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