Algérie

ATTITUDES



ATTITUDES
naiyach@yahoo.frPieds nus, un bol en plastique à la main, la petite Subsaharienne guette les automobilistes pris dans les embouteillages. Longiligne, la tête couverte d'un foulard, elle arbore un sourire découvrant une rangée de petites perles blanches.Elle s'approche de la fenêtre et tend son ustensile devant le regard agacé des conducteurs qui s'empressent de monter leur vitre en vociférant : «Il ne manquait plus que cela, on s'est débarrassé des laveurs de pare-brise, des mendiants qui vous collent les mains sur le visage, voilà que cela recommence avec ces petits Maliens qui envahissent nos routes, nos trottoirs et qui sait, bientôt nos cités. Pauvre d'eux. Ils ont fui la misère et ont élu domicile chez nous, dans nos rues.Partout et de plus en plus nombreux, ils ont monté des campements de fortune même sur les bas-cètés des voies rapides pour accoster plus facilement les automobilistes. On les trouve partout, même dans les bus. Mais d'où viennent-ils ' Qui sont-ils ' Que cherchent-ils '»Des questions que bon nombre de quidams se posent mais qui restent entières. «Il faut les voir dans leurs abris, ils lavent leur linge dans une eau douteuse, s'abreuvent d'un liquide encore plus douteux et dorment à même le sol ou sur une literie sale et nauséabonde.Quant à leur nourriture, mieux vaut ne pas en parler. De loin, on peut voir des colonies de mouches et de moustiques, sans parler des rats et d'autres rongeurs qui sans nul doute cohabitent avec eux.La chaleur aidant, tout cela est vecteur de maladies. Vous savez, ils sont en train d'élargir leur espace. Pour la petite histoire, il y a quelques jours, un ami m'a raconté qu'ils ont essayé de dresser leurs tentes dans l'enceinte même de leur cité.Ils ont été découragés par les habitants. Nous n'avons rien contre eux, moi, ils me font pitié.Je ne comprends pas comment nos gouvernants les laissent errer comme ça.» Une situation qui préoccupe les citoyens qui ne restent pourtant pas insensibles à la misère de leurs semblables.Cela ne les empêche pas de partager leur pitance, de faire don de leurs vêtements, de leur argent, de sourire à leurs bambins. C'est avec joie et à la fois beaucoup de tristesse qu'ils offrent une balle, une poupée... à leurs bambins. Du pur bonheur pour ces innocents.Anis, cet enfant de dix ans, a surpris sa maman. «Quelques jours avant la rentrée scolaire, Anis rangeait sa chambre, il m'a alors demandé un sac en plastique, je le lui ai remis sans poser de questions. Il me l'a ensuite tendu plein à craquer : ''Tiens maman, ça c'est pour les mendiants d'Afrique noire. Ce sont les jouets dont je n'en n'ai plus besoin .»




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