ATTITUDES

naiyach@yahoo.frOn remue la terre, on gratte, on plante, on arrose, c'est le grand ménage sur nos autoroutes. Des plants de rosiers, des carrés de gazon, des fleurs aux couleurs chatoyantes ont transformé le visage de nos routes, vitrine d'une ville, de surcroît une capitale. Un véritable régal pour les yeux. On a mis les bouchées doubles et des hommes, sans relâche, s'attellent à nettoyer, défricher, débroussailler, sous l'œil vigilant de leur chef.Nos espaces verts longtemps négligés et délaissés renaissent de leurs cendres. Mais quelle mouche a piqué nos gouvernants ' Peu importe, qu'elle continue de les piquer pour la bonne cause ! Nos conducteurs, derrière leur volant observent la métamorphose. Les défaitistes lancent avec dédain : «Ils ne changeront jamais.De la poudre aux yeux. Qu'ils aillent voir nos rues et nos venelles nauséabondes croulant sous les ordures.»Les optimistes espèrent que cette chasse à la saleté et cet engouement pour l'embellissement ne soient pas qu'une simple campagne, mais un véritable retournement de situation, une décision politique pour combattre ce mal qui défigure nos espaces.Les réalistes ne croient plus en rien et sont insensibles à cette subite mutation. Quant à ceux qui ne savent rien apprécier ni respecter, très terre à terre, ils ne cherchent pas midi à quatorze heures, comme ce jeune conducteur.Roulant à bord de sa rutilante voiture flambant neuve, il n'hésitera pas à se ranger sur le bas-cèté de l'autoroute, descendre de son véhicule et jeter son dévolu sur un magnifique bouquet de roses qu'il arrachera des racines pour l'offrir à sa passagère. Notre destructeur, lui, s'exclamera :«Pourquoi dépenser de l'argent alors que l'on peut se servir en plus aux frais de la princesse. Au prix où sont les roses, ça vaut la peine»